Cela préfigure-t-il de la justice de demain ? Peut-être. Louis-Philippe Herter, 32 ans, a comparu ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Nancy… en visio-conférence depuis la prison de Château-Thierry.
Assis sur une chaise, à des centaines de kilomètres, pour répondre aux questions de la présidente.
Auparavant incarcéré au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville, ce Franc-Comtois, au lourd passé judiciaire, a pris, durant quelques minutes, en octobre 2014, une infirmière psychiatrique en otage.
Lors d’une consultation à l’UCSA (Unité de consultation et de soins ambulatoires) qui se déroulait le plus normalement du monde, il a soudain passé ses deux mains autour du cou de son interlocutrice, qui s’apprêtait à prendre sa tension.
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Les hurlements de cette dernière l’ont ramené à la raison. Dans la salle d’attente, les surveillants ont découvert un cutter artisanal.
Interrogé, Louis-Philippe, qui souhaitait à l’époque son transfert vers Château-Thierry, a expliqué qu’il avait entendu « la voix du diable ». « À ce moment-là, je ne prenais pas mes cachets. J’ai été pris d’angoisse. Je n’étais pas trop moi-même… ».
Libérable en 2026, l’homme a 19 mentions au casier dont une, prononcée en 2012 par une cour d’assises : 10 ans pour viol. Il a subi une quinzaine d’hospitalisations d’office depuis 2000. Il était alors âgé de 17 ans. Placé de 9 à 12 ans dans un centre éducatif, il voyait déjà très souvent « une main orange aux carreaux ».
Les experts psychiatres se sont évidemment penchés sur son cas. Le premier a relevé un « déséquilibre psychopathique de la personnalité » mais pas de maladie mentale. Son successeur est à l’opposé, évoque un « éventuel trouble psychotique » et estime qu’au moment des faits, le discernement du prévenu était altéré...
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