Jérôme Busi a entamé une grève de la faim, mercredi. Les permis de visite de son enfant de 7 semaines ont été refusés. Sa compagne s’inquiète.
Le 18 mars, Delphine épousera Jérôme, à Saint-Maur.
Ce week-end, elle est venue régler les derniers détails de ses noces avec son compagnon, détenu à la maison centrale de Saint-Maur, depuis juillet 2015.
Ce devait être aussi l'occasion de lui présenter son fils, Dorian, né le 13 janvier. « Trois jours avant, la direction lui a signifié que le permis de visite était refusé », regrette Delphine.
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Dans un courrier reçu hier par la jeune maman, Christel Drouet, directrice de l'établissement pénitentiaire, explique cette décision « compte tenu des faits pour lesquels M. Busi a été condamné en cour d'assises » (lire « repères ») et « du risque de réitération au regard de la position de déni dans laquelle il se trouve » (1).
Possibilité de visites médiatisées
Jérôme Busi a entamé « une grève de la faim », s'inquiète Delphine. « Cela va déjà bientôt faire une semaine sans manger et, si les choses n'évoluent pas, je ne réponds pas de ce qui peut se passer, ça me fait très peur. »
En couple avec lui depuis deux ans, elle assure que Jérôme ne représente aucun danger pour le bébé : « Je lui fais entièrement confiance. Si j'avais eu le moindre doute, je n'aurais pas eu un enfant avec lui ».
Selon elle, les murs de la cellule de son futur époux sont « tapissés de photos de Dorian ». « On nous dit qu'il faut entretenir le lien familial mais on fait tout pour le casser. Il n'y a pas une lettre où il ne dit pas qu'on lui manque, pas un mois où il n'envoie pas un dessin pour son fils… Il comptait les jours jusqu'à cette visite. »
Dans son courrier, Christel Drouet évoque l'opportunité pour Jérôme Busi et sa compagne de saisir des « services spécialisés offrant la possibilité de visites médiatisées pour assurer la protection de votre enfant ». Me Jérôme Dubois-Dinant, avocat de Jérôme Busi, conseille d'ailleurs d'emprunter cette voie d'associations spécialisées. « Je comprends la décision de l'administration pénitentiaire, du fait d'un principe de précaution et de sécurité vis-à-vis de l'enfant. » Même si, rappelle-t-il, « celui-ci n'y est pour rien dans cette affaire ».
(1) Ni la Direction interrégionale des services pénitentiaires, à Dijon, ni le juge d'application des peines, à Châteauroux, n'ont souhaité répondre à nos questions.
repères
Jérôme Busi a été condamné en octobre 2009, par les assises de l'Aube, à quinze ans de réclusion pour sa responsabilité dans la mort de Maxym, l'enfant de sa compagne de l'époque, décédé à l'âge de 2 ans à la suite d'« actes de tortures et de barbarie ». Une peine alourdie à trente ans de réclusion par la cour d'assises d'appel de la Marne, en octobre 2010, puis confirmée par la Cour de cassation, en septembre 2011.
Jérôme Busi a reconnu avoir frappé sa compagne, mais a toujours nié s'en être pris à l'enfant. A l'audience, le couple s'était rejeté la faute. La mère avait finalement été condamnée, pour « violences volontaires aggravées » et « privation d'aliments et de soins », à cinq ans d'emprisonnement.
La Nouvelle République
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