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lundi 7 mars 2016

Tribunal correctionnel de Chalon - Des pressions en prison

Libre, il comparaît pour des faits commis en prison. Deux délits de « détention non autorisée de stupéfiants » et du recel à Varennes-le-Grand en 2015.


Le jeune homme de 22 ans s’est dit victime de pressions à l’époque pour dissimuler du cannabis et un téléphone portable.

Henry (prénom changé)  est venu avec sa mère et son frère à l’audience. Ce jeune homme du sud du département n’a pas l’air bien méchant. Il a toutefois déjà sept condamnations à son casier judiciaire, dont trois sont liées à des affaires de stupéfiants. La dernière en date lui a valu onze mois d’incarcération, une peine terminée en janvier.

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Un séjour derrière les barreaux dont il ne garde pas un bon souvenir. Ça tombe plutôt bien, ce genre de séjour se veut pédagogiquement dissuasif à la base. Or, en mai et août  2015, une fouille de sa cellule a révélé des grammes de résine de cannabis et aussi un téléphone portable. Près de 4G de résine de cannabis dans des chaussettes, 12 g la fois suivante.  Confisqués.

Pendant son audition, le jeune homme plutôt frêle, raconte servir de « coffre » pour un autre détenu et apparaît aux enquêteurs « terrorisé, angoissé et très ému ». « Ils étaient plus grands que moi, je ne pouvais pas dire non » répond-il à la barre.

Questionné, le jeune homme ce qui est assez inhabituel, livre les noms des codétenus qui l’ont pressé de jouer les « coffres ». En six mois de prison, il a été assez malmené par les « plus grands que lui » pour finir par « rendre service ». Contre son gré.

Des révélations qui se traduisent par des transferts desdits prisonniers peu sympathiques dans d’autres centres pénitentiaires, sinon, dans un premier temps, des déplacements d’un étage à un autre. Henry lui, a échappé au mitard et gagné un peu de sérénité pour purger la fin de sa peine plus tranquillement.

« C’est assez inhabituel que des noms soient donnés dans une affaire de stupéfiants » remarque la présidente Therme. Du côté du parquet, ni étonnement ni clémence ne sont à l’ordre du jour. La vice-procureure Aline Saenz-Cobo requiert neuf mois de prison ferme, comme elle l’avait fait lors de la procédure de CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité).

« Voler les règles à l’extérieur et à l’intérieur de la prison, ça ouvre la porte à davantage de trafic ». 

Une procédure qui évite le tribunal mais tombée à l’eau, puisque la peine de neuf mois de prison avait été déjà refusée par Henry. Qui ne veut surtout pas retourner à Varennes et encore moins recroiser certains détenus. « Madame, vous n’êtes jamais allée en prison, vous ne savez pas ce que c‘est que les pressions ! », crie Henry, effrayé. « Non, je ne suis jamais allée en prison, je suis magistrate, merci ! » explose le parquet.

Henri panique et donne les prénoms des prisonniers indélicats, alors qu’il n’en était pas question, face à l’insistance de la présidente,  au début de l’audience. Il précise qu’il est admis à une formation professionnelle en avril, ce qui dépend du jugement du tribunal et qu’il a arrêté de fumer des joints, six par jour tout de même, voilà encore quelques mois.

Henry a été reconnu coupable par le tribunal, qui l’a condamné à douze mois de prison avec sursis, avec suivi et mise à l’épreuve pendant deux ans. Un contrôle qui l’oblige à travailler et à se soigner, c’est à dire à poursuivre ses consultations en addictologie. Soulagement et soupir pour le jeune prévenu, qui semble dopé cette fois-ci pour se perfectionner dans son métier de bouche et demeurer loin, très loin, de Varennes-le-Grand.

Info Chalon

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