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lundi 18 avril 2016

Muret - Plainte pour viol d'un détenu : malaise à la prison

Une enquête a été ouverte au centre de détention de Muret, après la plainte pour viol d'un détenu en fin de peine, qui dit avoir été agressé par un récidiviste. Sa famille dénonce les dysfonctionnements de l'établissement.

Au centre de détention de muret, les détenus bénéficient d'une cellule individuelle./ Photo DDM, Thierry Bordas

Que s'est-il réellement passé le 17 mars dernier, en début de soirée, au cœur du centre de détention de Muret ? Il était 18 h 45, ce soir-là, quand un prisonnier de 37 ans a alerté un surveillant en lui expliquant avoir été violé par un autre détenu, un homme d'une cinquantaine d'années.

Aujourd'hui, les parents de la victime reprochent à l'administration pénitentiaire d'avoir minimisé, voire tenté de cacher cette affaire en l'incitant à retirer sa plainte.

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«Le suspect qui l'a agressé sexuellement est un violeur récidiviste, qui a profité de la vulnérabilité psychologique et physique de notre proche pour le violer», explique la famille. Qui soupçonne les gardiens d'avoir «tout fait» pour tenter de le faire revenir sur ses déclarations faites aux services de gendarmerie de Muret, en jouant sur sa fragilité.

Des accusations graves

«Ils lui ont offert un travail, de l'ameublement ainsi que des cartouches de tabac pour arriver à leur fin, suggèrent les proches, en laissant entendre qu'il s'agissait de couvrir une faute de l'administration, la victime étant censée se trouver «à un étage protégé où seuls les surveillants auraient dû avoir accès».

Pour eux, «la responsabilité de l'établissement est engagée», ce qui expliquerait «l'intérêt d'étouffer le scandale».

Mais à la direction régionale de la pénitentiaire, on estime que la procédure habituelle a été parfaitement respectée. «Dès le moment où l'officier de permanence a été informé, la victime a été reçue en audience puis prise en charge par l'unité sanitaire avant d'être admise aux urgences de l'hôpital Rangueil, le soir même, précise l'administration. Comme c'est la règle, le parquet a été informé et une enquête, en cours, a été ouverte à la brigade de Seysses. Les faits de violences sont systématiquement signalés. Nous avons réagi immédiatement et nous sommes très étonnés des propos de ses proches»...

Toujours très remontés, pourtant, en évoquant «les violences physiques et les rackets qui seraient monnaie courante». Les surveillants sont même mis en accusation et soupçonnés de couvrir des trafics de téléphone, en fermant les yeux sur des agressions physiques ou des échanges de clefs USB contenant des images à caractères pédopornographiques.

Une description apocalyptique, qui ne correspond pas à l'expérience rapportée par les surveillants du syndicat Force ouvrière. «Les dénonciations de ce type, les lettres, il y en a, mais aucun agent n'a, à ce jour, fait l'objet de sanctions, souligne Christian Cola. Rien n'a jamais été avéré à Muret».

Où les téléphones portables semblent quand même passer assez facilement les portiques de sécurité. «Il faut savoir que les familles ne sont plus soumises systématiquement aux contrôles, précise Christian Cola, alors que nous le sommes. Malgré le manque de moyens en personnel, on ne peut pas dire qu'il y a de gros soucis au centre de détention». Un discours similaire à celui de l'administration : «Il n'y a pas de climat particulier à Muret. Il est clair que nous sommes dans un milieu de violences, mais notre mission est justement de tout faire pour les éviter et de maintenir les équilibres»...

Pas de surpopulation

Le centre de détention de Muret accueille environ 600 prisonniers condamnés à de longues peines.

Chacun bénéficie d'une cellule individuelle...

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