Le drame s’est joué en quelques minutes. Un détenu de la maison centrale de Poissy est mort, dimanche vers 21 h 30, dans sa cellule à la suite de l’incendie qu’il aurait lui-même provoqué.
Peu avant 21 heures, l’homme de 57 ans, écroué au sein de l’unité médicale, située au 2e étage pour des problèmes de motricité, donne l’alerte.
Le feu s’est déclaré dans sa cellule et prend des proportions importantes en raison de la présence de nombreux papiers et autres objets. Les caméras de l’établissement détectent des fumées suspectes. Les détenus se mettent également à crier.
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Les surveillants, chargés des rondes, interviennent et alertent leur gradé, le seul à disposer des clés des cellules. En attendant son arrivée, à travers l’œilleton, ils voient des papiers entassés sur la plaque électrique en flamme. Ils conseillent au quinquagénaire de mouiller des couvertures pour se protéger. Pour seule réponse, le détenu les insulte. La cellule s’embrase. Très rapidement, les gardiens font alors évacuer les 26 détenus des cellules voisines dans le gymnase.
Lors de l’ouverture de la cellule, quatre surveillants sont intoxiqués. Tous les quatre ainsi qu’un détenu sont conduits à l’hôpital pour un contrôle puis réintègrent quelques heures plus tard pour les uns leur poste pour l’autre sa cellule.
Le détenu lui est retrouvé mort sur son lit. « On est sûrement sur un acte d’incendie volontaire », indique Vincent Lesclous, le procureur de la République de Versailles. Condamné pour le meurtre de sa mère à trente ans de perpétuité, libérable en 2021, le détenu était incarcéré depuis dix ans à Poissy. Sans famille proche et nourrissant peu de contact avec ses codétenus, il avait semble-t-il du mal à supporter la détention et se montrait très irritable. Il aurait voulu attirer l’attention sur son cas en mettant le feu à des morceaux de papier posés sur une plaque chauffante.
Afin de faire la lumière sur ce drame, une enquête a été ouverte. Elle a été confiée à la sûreté urbaine de Conflans. Un expert incendie et un expert médical ont été commis par le parquet. « Nous rechercherons si certaines mesures sont susceptibles d’éviter la reproduction de ce drame, si des fautes ont été commises. A l’heure actuelle, il n’y a pas de faute à reprocher à l’administration pénitentiaire, ni à ses agents », indique le procureur.
« C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus de victimes car cette aile compte des profils psychiatriques assez difficiles », lâche un surveillant, qui dénonce « le manque de moyens humains affectés à la surveillance de nuit » Dimanche soir, ils étaient 14 pour veiller sur 225 détenus.
Le Parisien
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