Pascal Rossignol, secrétaire régional à Lyon de l'UFAP-UNSA Justice, explique que les surveillants de prison ne peuvent pas garder constamment un œil sur tous les détenus.
INTERVIEW -
Romain Farina, l'ex-directeur de l'école de Villefontaine écroué le 25 mars 2015 pour des viols sur élèves, s'est suicidé à la prison de Corbas dans la nuit de lundi à mardi. Son procès, que les familles de victimes attendaient beaucoup, n’aura jamais lieu. L'ex-enseignant faisait pourtant l'objet d'une surveillance particulière, ayant déjà tenté de mettre fin à ses jours auparavant.
Le ministère de la justice a aussitôt ouvert une enquête pour déterminer les circonstances du suicide de Romain Farina. Pascal Rossignol, secrétaire régional à Lyon de l'UFAP-UNSA Justice, a lui tenu à défendre les surveillants pénitentiaires. "Il faut bien comprendre que le personnel pénitentiaire n’est pas 24 heures sur 24, 365 jours sur 365 à surveiller ce qu’il fait", a expliqué le secrétaire régional de l’UFAP-UNSA Justice.
"On passe de manière aléatoire." "On passe de manière aléatoire voir si le détenu est en vie. Mais il est évident qu’entre deux passages, celui-ci peut mettre fin à ses jours sans qu’on puisse y faire grand-chose", a poursuivi Pascal Rossignol. "Ils sont un peu plus surveillés que les autres en termes de rondes. Nous passons voir ces détenus plus fréquemment que les autres", a-t-il précisé.
Les crises suicidaires, seul cas spécifique. "Le seul cas de figure, c’est en cas de crise suicidaire : là des mesures particulières sont adoptées. C’est-à-dire qu’il y a une surveillance accrue, dans une cellule très spécifique, où rien ne lui permet de passer à l’acte. Mais c’est sur deux ou trois jours maximum. On ne maintient pas des détenus dans ces types de cellules, car nous n’en avons pas les moyens", a conclu Pascal Rossignol. Les suicides en prison sont sept fois plus élevés que dans le reste de la population, selon un récent rapport de l'Institut national d'études démographiques (Ined).
Europe 1
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