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vendredi 6 mai 2016

Clairvaux - Une mort annoncée !!! (Bureau UFAP local)

Le bureau local UFAP-UNSa Justice a souhaité au travers les lignes suivantes qui occuperont plusieurs pages et nous ne pouvons faire plus court ; décrire l'état d’esprit qui règne aujourd'hui à la Maison Centrale. 

Anciennement Centre Pénitentiaire de CLAIRVAUX et dans laquelle l'action menée aujourd’hui inscrit cette structure dans une espèce de faillite ; mouvement poussant à accélérer une décision de clore l'histoire de la pénitence active dans notre vallée claire. La mort de notre outil de travail est annoncée et décidons de résister.



Dans un premier temps, nous vous dressons l’historique pour décrire CLAIRVAUX, au cas où
certains d’entre vous ne connaitraient pas encore notre structure.

L’Histoire Centre Pénitentiaires de Clairvaux

La Maison Centrale de Clairvaux est un établissement pour peine (longues peines) établi sur le site
de l'abbaye de Clairvaux depuis 1804. Les vestiges de l’abbaye datent quant à eux de 1115. Les
villes les plus proches sont Bar-sur-Aube (10) à 15 km, Chaumont (52) à 40 km et Troyes (10) à 60
km.

L’ancien Centre Pénitentiaire abritait à la fois le Centre de Détention, hébergement isolé de la
Centrale, un bâtiment d’une contenance de 110 places construit au 18eme siècle. Ce dernier a été
fermé en 2009.

La Maison Centrale quant à elle, bénéficie de deux bâtiments construits dans les années 60 d’une capacité d’hébergement totale de 240 détenus. L'environnement est rural.

Les Origines du vestige et de la structure : L’abbaye a été établie sur l'œuvre de Bernard de CLAIRVAUX fondateur et membre privilégié de la culture religieuse cistercienne.

CLAIRVAUX est un symbole de puissance spirituelle, culturelle et économique voire politique dans toute l’Europe.

L'ancienne abbaye de Clairvaux est en 1804 rachetée pour en faire une des prisons les plus
sécuritaires. L’histoire de la prison dure depuis environ 210 ans. L'emprisonnement avait pour seul
principe le châtiment des condamnés et l'amendement par le travail et l'éducation, CLAIRVAUX
traversera les différentes guerres qu’a connu notre pays.

Malgré celles-ci, la prison ne cessera d'évoluer avec le temps.

Quelques dates qui ont marqué cet établissement : 

En 1971 une nouvelle section de la prison est construite (les deux bâtiments de ma MC de ce jour). Plusieurs mutineries se produiront, la plus récente date de 2003 ou une partie de bâtiment a été sévèrement endommagée et désaffectée. Le 21 Septembre 1971, ce sont 2 personnels qui sont assassinés. En 1981, est proclamé l'abolition de la peine de mort. Le 11 Septembre 1992, 1 personnel assassiné.

Ce présent patrimoine, dont les restes du vestige de l'abbaye, est devenu également un site touristique fréquenté grâce à l’entretien des acteurs pénitentiaires qui ont su préserver et rénover les bâtisses avec l’aide de l’état et la manœuvre pénale.

A ce jour, ce sont des membres d'associations qui militent pour la récupération et la rénovation de cette structure pénitentiaire.

L'établissement est situé dans le ressort de la cour d'appel de Reims et du Tribunal de Grande Instance de Troyes et de la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaire de Dijon.

Après le discours du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice lors de sa visite à l’ENAP, que vont devenir les Personnels de CLAIRVAUX !!!

Dans le mutisme le plus complet, nos autorités administratives des différents niveaux, notre Administration de tutelle via ses personnels de direction la représentant, n’ont jamais souhaité
s’étendre sur un avenir avec franchise ou même motivation à s’ouvrir et expérimenter d’autres
méthodes de fonctionnement carcéral.

Préférant plutôt laisser planer un doute pour porter une franche attention à déstabiliser les personnels dans leur travail, dans leur vie familiale, aujourd’hui les citoyens et agents BARALBINS sont les otages de décisions politiques bien organisées.

L’épée de DAMOCLES étant tombée, l’établissement voué à fermer dans quelques mois, sans aucune concertation, sans considération, l’imposture passe très mal. Les nombreux Personnels du cru, leurs
familles, les élus ruraux sont dépités par cette forme de dictat et ne veulent pas en rester là.

L’UFAP-UNSa Justice déplore cependant l’absence d’analyse géographique concernant l’annonce d’installation du nouvel établissement.

En effet, se sont pas moins de 220 familles qui doivent se rendre mobile contre une 60aine à la MA de TROYES. Pourquoi cette unique initiative malheureuse alors qu’un terrain aurait pu s’inscrire dans la commune de Ville sous Laferté voir dans le secteur de la commune de Vendoeuvre sur Barse à mi-chemin des deux établissements, à quelques minutes de l’agglomération Troyennes et de ses services, permettant à la fois les même impératifs administratifs et maintenir les familles en leur endroit et ne pas perdre économiquement.

Mais au travers de l’ensemble des Personnels de la Maison Centrale, l’UFAP-UNSa Justice ne peut se résoudre à accepter cette unique solution. Notre Organisation demande dans les plus brefs délais des discussions pour permettre une continuité de service pour notre emblématique établissement, notre outil de travail.

Elle demande une visite express du Garde des Sceaux pour s’apercevoir de la tromperie dont il est sujet par ses collaborateurs.

Quel est le bilan qualitatif du fonctionnement de CLAIRVAUX ?

Les bâtiments de détention dans les quels sont hébergés les détenus datent des années 60-70.

Les bâtiments sont entretenus à la hauteur du budget qui est délivré, et heureux que les personnels se dépassent personnellement pour que notre établissement reste aux normes.

Aussi, le sang versé par les agents en service pour la sécurité de tous les citoyens de notre pays ne doit pas être effacé d’un coup de gomme. CLAIRVAUX est fière du travail fait, de son histoire, et n’est en rien vétuste, nous somme même dans un établissement labélisé Règle Pénitentiaire Européenne.

Si nos décideurs disent que c’est le cas sans connaître le site, il faut qu’ils sachent que c’est la moitié des établissements de l’hexagone qui devraient alors fermer leurs portes.

La Maison Centrale est un établissement sécuritaire certes coûteux du fait des moyens mis en œuvre pour encadrer les profils particuliers et dangereux des individus dont on a la charge.

Celles et ceux qui ne connaissent pas l’établissement et qui militent pour la fermeture n’ont que des arrières pensées pour argumenter la nécessité de cette fin, peut-être dû à un fort et étrange lobbying.

A ne plus rien y comprendre, l'orientation politique de notre administration via nos Gardes des
Sceaux successifs, d'inscrire les personnels dans l'action de l'application des Règles Pénitentiaires Européennes avec des renouvellements de moratoires de cinq longues années pour l'encellulement individuel, tout en occultant les conditions de travail des personnels de terrain, nos dirigeants ont une volonté certaine à oublier la mise en danger de ses sujets garants de la sécurité des personnes et des établissements.

Pourtant, l’image d’une république attentive à l’humanisation, la dignité passe par ce genre de dispositif, l’encellulement individuel, seule disposition pour assurer à quel détenu que ce soit à ne pas être agressé de jour comme de nuit et de permettre un climat plus détendu en détention.

Par ce recul, la symbolique d’un service public pénitentiaire moderne et rénové n’est pas encore né si l’on ne se donne pas les moyens d’être novateur, et de reconnaître que c’est l’esprit de l’homme qui permet l’évolution comme la novation et pas seulement le matériel nouveau ou nouvelle structure souvent démesurée oubliant l’humain.

Autres incompréhensions, à l’heure ou sont écrites ces quelques lignes, les Maisons d’Arrêt des départements voisins ne cessent d’être en surpopulation pénale. Des matelas au sol pour accueillir les détenus sont la seule réponse de l’Administration Pénitentiaire, celle de notre justice, notre république.

L'augmentation débordantes des détenus devant purger une peine dans la plus part des Maisons d'Arrêt, ne préoccupe pas forcément nos responsables, magistrats et politiques. Les acteurs œuvrant en établissement pour peine comme le nôtre, sont pour autant ceux qui peuvent accueillir dans leur structure au terme des condamnations une partie de ces détenus lourdement pénalisés voire les autres. CLAIRVAUX comme ailleurs sont des établissements qui deviennent également des soupapes de sécurité ou de désencombrement pour nos collègues auxquels la gestion de nos usagers les plus imprévisibles est des plus difficiles.

Notre établissement est aujourd'hui plus utile qu'il ne l'était auparavant.

Le facteur de dangerosité des détenus reste très prégnant à CLAIRVAUX, d’ailleurs c’est la source même du coût en matière de masse salariale qui nous est souvent reproché.

L'UFAP milite depuis 1992 (date historique et douloureuse pour notre établissement) pour la création
d’établissements spécialisés, de centrale à petits effectifs afin de mieux traiter la sécurité, gérer les flux et activités, réduire les incidents majeurs.

Les Personnels de CLAIRVAUX attentent un signe fort de progrès, d’un retournement de situation en leur faveur et non d’une personnalité politique que nous désignons comme Monsieur le sénateur et maire de TROYES.

Nous formulons vœux du maintien de l’activité de notre outil de travail, la Maison Centrale. A défaut, pourquoi ne pas être novateur, penser à une autre forme de régime de détention sur le même site ??

Forme de modernité n’effaçant pas l’Histoire de CLAIRVAUX. Nous pensons particulièrement un projet avec un objectif de prison différente, donnant à la fois une autre image de notre vécu mais aussi le potentiel d’adaptation des Personnels à travailler différemment.

Pourquoi pas une structure plus ouverte sur la formation professionnelle extérieure telles la culture de la vigne, des forêts, taillage de pierre et bien d’autres débouchés professionnels.

Cette disposition montrerait une autre facette de l’histoire pénitentiaire de CLAIRVAUX, permettrait d’autres partenariats dans un but de réinsertion. Cette formule abaisserait également la masse salariale, aurait un coût sécuritaire moindre et permettrait au bassin économique Baralbin de garder une partie de sa population, ses emplois, services publics dont l’activité pénitentiaire.

Les membres du bureau local de CLAIRVAUX

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