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samedi 21 mai 2016

Ils veulent une seule Enap

Hors de question de diviser l'Enap en deux pôles, indiquent Lucette Lousteau et Pierre Camani, réagissant à la rumeur de la création d'une seconde école.

Les rumeurs d'une partition de l'école sont infondées.  / Photo archives Jean-Michel Mazet

L'administration pénitentiaire, qui compte aujourd'hui quelque 36000 agents, a besoin de personnel.

On estime à 2500 le nombre de postes à pourvoir à court terme, et les candidats peuvent déposer leurs inscriptions depuis le 16mai.



Ce recrutement massif, qui avait été annoncé lors de la visite du garde des Sceaux à l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire d'Agen (Enap) en avril, aura évidemment un impact sur cet établissement, le seul à former aux carrières de la pénitentiaire, du surveillant au directeur de centrale.

Rumeur infondée

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Mais un tel afflux d'élèves ne peut qu'engorger une école déjà à l'étroit dans ses murs, pour ne pas dire «en surrégime», selon certains syndicats de l'administration pénitentiaire. Plus d'élèves à former ne peuvent être qu'une perspective intéressante pour Agen et le Lot-et-Garonne, aussi la rumeur de la création d'une seconde école en France – par exemple dans le nord du pays – a immédiatement suscité la réaction des élus locaux.

La rumeur est infondée, mais la députée d'Agen Lucette Lousteau et le sénateur Pierre Camani, par ailleurs président du conseil départemental, ont saisi la balle au bon. Pour former les 2 500 agents supplémentaires annoncés par le ministre la Justice Jean-Jacques Urvoas, «nous nous prononçons en faveur d'une extension de l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire qui assure cette formation à Agen depuis plusieurs décennies maintenant», déclarent les deux parlementaires.

La foire aux arguments

«L'extension de l'Enap apparaît en effet comme le choix le plus cohérent et le plus rationnel : les réserves foncières nécessaires à son extension existent déjà. Les accès au site ont été pensés et prévus pour une éventuelle extension et pour la création, promise en son temps, d'un quatrième village destiné à accueillir les stagiaires en formation. Nous prendrons rapidement l'attache des acteurs socio-économiques locaux, de l'agglomération agenaise et des deux communes directement concernées, Agen et Boé, pour établir une stratégie commune visant à soutenir l'extension de l'Enap.»

Les élus soulignent qu'en vingt ans de présence, «l'Enap a su devenir un moteur économique local et un élément de l'identité lot-et-garonnaise et agenaise». Le premier argument n'est pas faux, puisque les élèves consomment local le temps de leur scolarité. Mais de là à dire que l'école tire l'économie, en tant que «moteur», c'est lui accorder un pouvoir qu'elle n'a pas. Quant à l'identité agenaise, le court passage d'élèves venus des six coins de l'Hexagone et d'Outre-mer influe-t-il dessus ? Poser la question, c'est donner la réponse. L'argument d'une implantation solide et historique, et la réserve foncière, est une carte des plus sérieuses entre les mains des élus locaux. À eux de jouer.

La Dépêche

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