Portrait purement promotionnel... La réalité est toute autre !
L'administration pénitentiaire lance une campagne de recrutement sans précédent : 2.500 surveillants seront recrutés en 2017. RTL a rencontré Vanessa et David, qui travaillent à la prison de Fresnes.
L'administration pénitentiaire lance une campagne de recrutement sans précédent : 2.500 surveillants seront recrutés en 2017. RTL a rencontré Vanessa et David, qui travaillent à la prison de Fresnes.
Comment apprendre à aimer ce métier ? Arrivée quelque peu hasard, Vanessa n'en changerait aujourd'hui pour rien au monde. De ses toutes premières minutes en prison, cette surveillante retient d'abord une immense angoisse.
"Je me suis dit qu'est-ce que je fais là ? Le bruit, beaucoup de monde, toutes ces portes, je me demandais qui il y avait derrière. C'était vraiment une grande peur. Et puis finalement on apprend à aimer ce métier".
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Malgré des études de langues, des expériences dans l'hôtellerie puis en tant qu'adjoint de sécurité, la jeune femme de 32 ans a eu du mal à trouver du travail. La prison, elle y est venue un peu par hasard mais elle ne regrette pas. Aujourd'hui, Vanessa est à l'aise dans les coursives : de longs cheveux relevés en chignon, un sourire contagieux, elle se dit fière d'être surveillante.
Loin des clichés
"Je ne le crie pas sur les toits non plus. Mais à mon entourage, à mes amis, ou quand je rencontre de nouvelles personnes, je n'ai pas honte de dire que je suis surveillante pénitentiaire. Moi j'estime qu'aujourd'hui, ce doit être une fierté, c'est un métier qui est peu connu, mal aimé, il y a beaucoup de clichés et je pense qu'on gagne à être connu parce que, finalement, on fait beaucoup de choses. On est surveillant, un peu psychologue, un peu infirmier, un peu assistant social. C'est très valorisant."
Du haut de son mètre cinquante-huit, Vanessa doit surveiller des détenus hommes: "Je n'ai peut-être pas leur force physique, mais pour moi être une femme c'est une force en prison. Un détenu va très difficilement s'attaquer à une femme et je pense qu'on arrive à apporter notre calme et à apaiser la détention. Au début bien sûr, on sent les regards, mais il suffit de mettre une barrière."
De surveillant à directeur
À Fresnes, c'est David qui est chargé de former les surveillants. Ancien militaire, il a rejoint l'administration pénitentiaire "peut-être pour garder l'uniforme", glisse-t-il, en souriant.
Deux fois par an, il voit arriver les "bébés de la pénitentiaire" avec des profils très différents. "L'administration donne sa chance à tous. Il y a de tout : des mères de famille, des jeunes, des reconversions, des gens qui ont été licenciés... Vocation c'est peut être un grand mot, je connais peu d'enfants qui à 7 ans rêvent de devenir surveillant mais c'est un métier qui offre beaucoup de possibilités d'évolution, ça permet d'avoir une carrière riche et diversifiée", explique-t-il au micro de RTL. Avant d'enchaîner : "On peut être formateur, on peut faire les extractions judiciaires, la brigade cynotechnique (avec des chiens). On peut aussi rejoindre les unités d'élite, les ERIS, les équipes régionales d'intervention et de sécurité. Tout ça est offert aux surveillants dès qu'ils arrivent".
Deuxième atout de l'administration pénitentiaire : de vraies possibilités d'évolution. Du statut de gradé à premier surveillant et major puis par la suite, les postes de commandement, officier c'est à dire lieutenant, capitaine et commandant. Il est d'ailleurs fréquent que des directeurs de prisons aient commencé tout en bas de l'échelle, comme surveillant.
Comment devenir surveillant ?
Il suffit d'être titulaire d'un brevet des collèges. Les candidats doivent avoir au moins 19 ans et pas plus de 42 ans au 1er janvier de l'année du concours. Les inscriptions au concours sont ouverts jusqu'au 1er septembre sur le site www.devenirsurveillant.fr. Le concours comporte une épreuve écrite d'admissibilité (QCM, tests logiques et compte rendu) et deux épreuves d'admission (orale et sportive).
Julien Morel d'Arleux, sous-directeur des métiers de l'organisation des services précisent les profils recherchés : "Les personnes qui réussissent sont des personnes intéressées par les métiers de la sécurité. On a besoin de gens qui sont à la fois capables de travailler seul - puisqu'un surveillant peut être seul sur une coursive de détention - mais en même temps de gens qui ont un bon relationnel, capables de travailler en équipe, réactifs, dynamiques". Une fois admis, les élèves surveillants suivent une formation rémunérée de 8 mois à l'École Nationale d'administration pénitentiaire (ENAP) située à Agen, dans le Lot-et-Garonne. Le salaire pour le tout premier poste débute à 1540€ net par mois.
RTL
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