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jeudi 26 mai 2016

Spip - Moyens insuffisants : "oubliés" en colère à Sarreguemines

Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation sont en colère et le font savoir. Ils réclament des moyens humains et la reconnaissance.

Hier, à Sarreguemines, une banderole a été accrochée aux fenêtres des locaux du Service pénitentiaire d’insertion et de probation. Le syndicaliste Jérôme Philipp nous explique pourquoi.  Photo Thierry NICOLAS

Pour comprendre les raisons de la colère des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, nous avons rencontré Jérôme Philipp, représentant local du syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire (Snepap). (*)



« On intègre le mouvement pour que les choses bougent, pour faire entendre notre voix », explique le syndicaliste. Et de poursuivre : « Des revendications existaient déjà mais l’élément déclencheur, c’est, en décembre, la publication de l’administration pénitentiaire qui parle des « avancées historiques » alors nous avons été " oubliés ". Le mouvement a commencé en février. Il y a eu un rassemblement devant la direction interrégionale de Strasbourg et, le point d’orgue, une manifestation à Paris le 10 mai. Nous étions 1 000, soit près du tiers de la profession. C’est comme si, sur les 700 000 enseignants, 230 000 étaient dans la rue. Nous sommes un petit corps mais très mobilisé. »

« Modalités de travail dégradées »

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Depuis hier, outre la pose d’une banderole, les conseillers ne participent plus physiquement à la commission d’aménagement des peines (mais ils lui transmettent leurs avis), et inscrivent cette phrase dans tous les rapports et mails " Dans l’attente d’une réponse de l’administration judiciaire aux revendications portées par l’intersyndicale de la filière insertion et probation, le SPIP de Sarreguemines adopte des modalités de travail dégradées. Nous exigeons des négociations indemnitaires et statutaires ainsi que la continuité du renfort en ressources humaines. » Jusqu’à satisfaction des revendications, tous les jeudis seront des journées " SPIP mort ". Les agents seront présents dans les locaux mais ils ne répondront ni au téléphone ni aux mails et ne convoqueront personne.

Les revendications nationales, déclinées au niveau local, sont au nombre de cinq. Jérôme Philipp développe : « La pré-affectation c’est l’accueil de stagiaires. Leur formation n’est pas terminée, ils doivent avoir le temps de poser des questions au conseiller titulaire référent et ne peuvent traiter qu’un maximum de 50 dossiers. Or, l’administration pénitentiaire les intègre dans les effectifs comme un titulaire. A Sarreguemines, nous sommes cinq titulaires et cinq stagiaires. Deux départs en retraite de titulaires en 2015 ont été remplacés par des stagiaires. Nous traitons entre 140 et 200 dossiers par conseiller alors que la recommandation européenne et même selon ce que prône le gouvernement actuel, s erait de 40 à 60 dossiers pour faire un travail de qualité. »

Rencontre importante

La mission principale des conseillers est la lutte contre la récidive. Mais des missions se rajoutent : lutte contre la radicalisation, groupes de paroles, commissions… « L ’accumulation des taches complique le diagnostic de situations particulières », confie Jérôme Philipp qui insiste : « Le problème ce ne sont pas les missions, ce sont les moyens. On nous demande de plus en plus avec de moins en moins. »

Concernant les revendications statutaires et indiciaires, « nous demandons l’ouverture de négociations comme cela s’est fait pour les filières médico-sociales...

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