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jeudi 9 juin 2016

Congés bonifiés du personnel pénitentiaire : "L'administration cherche à faire des économies"

Chez les agents pénitentiaires, les conditions d'octroi des congés bonifiés pour les ultra-marins font grincer des dents. 

Willy Saïb, représentant FO (personnel pénitentiaire)

Willy Saïb, représentant Force Ouvrière, reproche notamment à l'administration de chercher à faire des économies, au détriment du bien-être des fonctionnaires.



Le personnel pénitentiaire ultramarin exerçant en métropole est en colère. Principal objet de mécontentement : les congés bonifiés. Alors qu’une manifestation s’est déroulée le 26 mai dernier devant la maison d’arrêt de Fresnes, Willy Saïb, représentant FO, profite d’un passage sur l’île pour revenir point par point sur les revendications des salariés.  


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"Nous avons de grosses difficultés avec l’administration, nous sommes victimes de discrimination", déclare en préambule le surveillant pénitentiaire."Certains ultramarins ne peuvent pas occuper certains postes sous prétexte qu’ils sont bonifiables". Mais là n’est pas le seul combat du syndicaliste, qui s’empresse de poursuivre : "Si on est en droit de prétendre à 65 jours de congés bonifiés par an, nous avons de plus en plus de mal à les prendre".

Si l’administration peut en effet les refuser sous prétexte de"nécessité de service", ce qu’il dénonce, c’est que l’octroi ou non des congés soit soumis au bon vouloir du chef d’établissement. "Il y a de tout et n’importe quoi, c’est propre à chaque établissement. C’est le pot de terre contre le pot de fer", s’insurge-t-il. Pour lui, le but de l’administration, en refusant ces congés, est clair : "C’est un aspect financier, l’administration cherche à faire des économies" .

"On veut que la circulaire de 2007 soit appliquée"

Pour remédier à ces difficultés, Force Ouvrière revendique la création d’une commission d’étude partenariale entre administration et représentants syndicaux, ainsi que la mise en place d’un véritable formalisme pour éviter les litiges et permettre aux agents de faire valoir leurs droits si nécessaire.

Une autre partie du combat porte sur le fait que les congés bonifiés sont difficiles à obtenir en période scolaire, ce qui pose problème pour les pères et mères de famille. Egalement mis sur la table : le respect de la durée de 65 jours, les congés n’étant pas toujours octroyés en totalité. "Il y a une circulaire de 2007 qui régit les congés bonifiés, on demande à ce qu’elle soit appliquée", réclame le Réunionnais installé en région parisienne, avant de poursuivre : "On demande aussi la révision de l’indice 340. Car avec cet indice, le conjoint, s’il gagne à peine plus d’un SMIC, n’est pas pris en charge".

"Il faut que les politiques interviennent"

Pour ce qui est des mutations, alors que la prise en compte des CIMM (centres d’intérêts matériels et moraux) vient tout juste d'être officialisée, en avril dernier, le syndicaliste espère que cette prise en compte sera réelle. "Il y a 827 demande de mutation sur le Port, dont 515 originaires de l’île, 915 sur St-Denis (510 locaux) et 939 sur Saint-Pierre (605 locaux), pour 10 places sur toute l’île", indique-t-il.

Enfin, le représentant FO aimerait que soient créées à La Réunion et dans les autres Dom des unités de type UHSI (unités hospitalières sécurisées interrégionales), UHSA (Unité hospitalière spécialement aménagée), PREJ (pôles de rattachement d'extractions judiciaires), ou encore ERIS, (équipes régionales d’intervention et de sécurité), ce qui "créerait des postes et permettrait de faire rentrer beaucoup de collègues sur leur île". Il souhaite, en outre, que soit mise en place une réelle "direction interrégionale Outre-mer" pour remplacer la "Mission" existante, pas assez efficace selon lui.

Déterminé, il confie avoir pris rendez-vous avec plusieurs politiques réunionnais pour discuter de ces derniers points. "C’est un gros combat, il faut que les politiques interviennent", conclut-il.

Zinfos974

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