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jeudi 11 août 2016

Pas de surpopulation carcérale à la prison de Maubeuge, mais un contexte sécuritaire tendu

Alors que le nombre de détenus a explosé dans les prisons françaises, Manuel Valls a annoncé lundi un plan spécifique présenté à l’automne pour lutter contre le phénomène. 


Christophe Loyer, représentant du syndicat UFAP-UNSA de la prison de Maubeuge, dénonce une présence trop nombreuse de détenus dangereux.

Le centre pénitentiaire de Maubeuge n’est pas concerné par la problématique de surpopulation. Mais les syndicats dénoncent un nombre trop élevé d’individus dangereux.



Si partout en France, le taux d’occupation des prisons frise l’asphyxie, le centre pénitentiaire de Maubeuge est l’un des rares établissements qui fait exception à la règle.

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« Le nombre de détenus est reparti à la hausse ces derniers temps, mais on ne peut pas dire ici que nous sommes en surpopulation », annonce Christophe Loyer, représentant du syndicat UFAP-UNSA. La bonne nouvelle ne signifie pas l’absence totale de griefs du côté des organisations syndicales.

Trop de détenus dangereux ?

Car la prison de Maubeuge doit faire face à une autre difficulté : l’afflux de détenus « MOS ». Comprenez « mesure d’ordre et de sécurité », soit des individus dangereux. Ils seraient environ une trentaine dans les murs et certains ont déjà agressé physiquement des surveillants.

« Encore tout récemment, on a accueilli un détenu de Bapaume qui a violenté un agent. Il s’en est sorti avec 12 points de suture. Nous ne comprenons pas pourquoi la direction continue d’accepter ce type de détenus, nous ne pouvons plus gérer », assure Christophe Loyer.

Selon le représentant d’UFAP-UNSA, il y aurait urgence. Raison pour laquelle une réunion devait se tenir ce mercredi entre les syndicats et la hiérarchie afin d’évoquer le sujet.

Manque d’effectifs

Les agents de la pénitentiaire sont de plus en plus pris à partie, insultés ou carrément attaqués comme ce fut le cas il y a quelque temps avec une lame de rasoir. « Dans un atelier de cuisine, un couteau a disparu. Quand on demande une fouille de la prison, nos demandes ne sont pas entendues », regrette Christophe Loyer.

D’autant que la prison de Maubeuge connaît un déficit de poste de gradés. Depuis environ six mois, il n’y a pas de sous-officiers dans la partie centre détention, et la maison d’arrêt est dans la même situation. Là, ce n’est pas pour une question de budget selon l’UFAP-UNSA. « Personne ne veut venir dans cette prison. Et la réputation en termes de sécurité n’arrange pas les choses… »

Le mur «anti-projections» bientôt opérationnel

Depuis le début de l’été, un chantier est engagé sur le site de la prison de Maubeuge. Objectif, construire un grand grillage autour des murs afin d’éviter les jets de colis depuis l’extérieur à destination des détenus.

Une demande de longue date des syndicats. Les agents retrouvaient au quotidien des téléphones portables, des armes blanches ou de la drogue dans ces colis. Les proches des détenus faisaient preuve de toujours plus d’imagination en envoyant la marchandise cachée dans des balles de tennis ou des chaussettes de foot.

Cette fois, avec un grillage de huit mètres de haut placé à trente mètres des murs, les jets sont pratiquement impossibles. À l’origine, les travaux devaient s’achever à la mi-août, mais avec les intempéries le chantier a pris du retard. Le mur anti-projections devrait être opérationnel à la fin du mois. D’autres travaux de rénovation vont ensuite débuter sur le toit de la prison de Maubeuge.

La Voix du Nord

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