A la fin du mois de janvier, une unité de prévention de la radicalisation a été ouverte au sein du centre pénitentiaire d'Annoeullin.
C'est l'une des 5 unités de ce genre en France, mises en place pour lutter contre le terroriste. Aujourd'hui, 18 détenus y sont incarcérés.
Aujourd'hui, ils sont 18, certains condamnés, d'autres en attente de comparution. Deux nouveaux détenus viennent d'arriver, dans cette unité de prévention de la radicalisation, ouverte à la fin du mois de janvier.
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Dans un bâtiment séparé du reste de la prison, ils ont leur propre cour de promenade, leur propre bibliothèque. Deux de ces détenus travaillent, dans un atelier de pliage de lingettes, mais ils n'ont aucun contact avec les autres prisonniers.
L'unité est totalement hermétique. 21 surveillants ont été nommés pour les prendre en charge. Selon le syndicat Force Ouvrière pénitentiaire, la prison d'Annoeullin accueille les détenus les plus profondément ancrés dans le radicalisme islamiste. Notamment un proche des frères Kouachi, qui ont perpétré l'attentat de Charlie Hebdo.
FO dénonce "un échec"
Le programme de déradicalisation se compose notamment de rencontres avec 4 psychologues, et 4 éducateurs. Mais selon David Lacroix, secrétaire FO pénitentiaire à la prison d'Annoeullin, "c'est un échec, et ça restera un échec".
Il affirme que la plupart des détenus refusent de prendre part à ces entretiens. Preuve, selon lui, que ces islamistes n'ont pas évolué en 8 mois : après l'attentat de Saint Etienne du Rouvray, ou pendant la minute de silence qui a suivi l'attentat de Nice, "ils ont ri, et applaudi".
Le témoignage de Fabrice, surveillant dans l'unité
Fabrice était volontaire pour faire partie de la vingtaine de surveillants nommés dans cette unité de prévention de la radicalisation. 8 mois après, il ne regrette pas son choix, mais il s'inquiète : "On a quand même quelques meneurs, qui ont une emprise sur les plus jeunes. Ils sont irrécupérables. On sait très bien que quand ils vont sortir, ils vont pour la plupart tenter quelque chose".
David Lacroix, le délégué syndical, s'inquiète, pour sa part, pour ses collègues : "les surveillants sont des cibles, la volonté de ces détenus, ça sera de faire un exemple, et d'afficher un gardien sur leur tableau de chasse".
FO demande plus de sécurité et de moyens, ce jeudi dès 6h30, un mouvement de colère aura lieu devant le centre pénitentiaire d'Annoeullin. Le syndicat estime que la seule solution serait de créer des prisons dédiées à ces détenus radicaux.
Annoeullin, un exemple
Une vingtaine d'autres unités dédiées vont être créées, et celle d'Annoeullin apparaît comme un exemple, car le bâtiment est totalement séparé du reste de la prison, ce qui n'est pas le cas partout.
Ce jeudi après-midi, des conseillers de l'Elysée, de Matignon, et du ministère de la justice se rendent sur place.
Les chiffres officiels font état de 1400 détenus radicaux dans les prisons françaises. Moins d'une centaine sont aujourd'hui incarcérés dans ces unités dédiées.
France Bleu
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