Pour des raisons de sécurité, les gardiens du Gasquinoy attendent le transfert des prisonniers qui posent problèmes.
Il y a des situations pour lesquelles les surveillants du centre pénitentiaire de Béziers ont le sentiment d'être pris pour des abrutis, s'insurge Nicolas Burtz, le représentant du syndicat FO pénitentiaire à la prison du Gasquinoy de Béziers.
En effet, alors que le sujet le plus sensible du moment a pour nom radicalisation, il semble qu'une fois de plus Béziers ne bénéficie pas du même traitement que les autres prisons."
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Ce cri de colère est motivé par la nouvelle découverte, dans la cellule d'un détenu trop bien connu des services de police et de la justice, d'un téléphone portable. Mais aussi, et surtout, des coordonnées d'un des gardiens qui, justement, participait à la fouille. D'où une montée d'inquiétude de la part de tous.
Des incidents à répétition en détention
"Ce détenu devrait être parti de Béziers depuis le 1er avril, mais il est toujours dans nos murs, réaffirme le représentant syndical. Lundi, j'ai encore alerté le procureur de la République de Béziers, mais aussi le sous-préfet sur son cas. Rien n'a bougé. Il est urgent de lui faire quitter les lieux. Cette situation est invivable pour nous tous."
Le sous-préfet, Christian Pouget confirme bien la rencontre mais déclare ne pas être au courant de la détention de l'adresse d'un gardien par un détenu. "Nous avons évoqué, ce lundi lors du conseil de surveillance, le problème de la radicalisation des détenus. J'ai bien compris que de manière générale, ils étaient inquiets. Mais en aucun cas nous n'avons parlé d'un détenu en particulier, qui détiendrait des adresses de gardien."
Selon nos informations, le détenu incriminé serait passé par le centre de détention n° 1, puis le n° 2, d'où il a été expulsé pour des faits de menaces, d'insultes et de prosélytisme.
Il a aussi séquestré des codétenus en cour de promenade. Une fois placé à l'isolement, les incidents n'auraient pas cessé. Il aurait continué à menacer ses gardiens. Il a été condamné à une peine de 10 mois supplémentaires pour ce motif au mois d'août dernier. Il aurait aussi tenté de menacer les familles de ces mêmes personnels, grâce à des complicités extérieures et des intimidations.
Alors qu'il était toujours à l'isolement, le détenu, selon les gardiens, s'est retrouvé en possession de téléphones, de clés USB, et enfin les coordonnées de certains gardiens. Un isolement qui semble bien peu efficace, puisqu'il peut avoir des contacts avec le monde extérieur.
"Il y a 15 jours, nous avons accueilli sans rechigner un radicalisé en provenance de Villeneuve-lès-Maguelone pour des faits similaires, insiste encore Nicolas Burtz. Lors de la visite du centre pénitentiaire de Béziers, le ministre de la Justice a souhaité savoir pourquoi le syndicat local Force ouvrière qualifiait la prison de Béziers de poubelle. Nous lui avions alors expliqué que nous étions juste bons à recevoir des voyous venus d'ailleurs, mais que nos demandes de transferts étaient systématiquement bloquées. Une fois de plus, nous en avons la preuve."
Midi Libre
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