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lundi 19 septembre 2016

Bourg en Bresse - Détenus fichés S, sécurité, manque de moyens : les surveillants de prison manifestent

C’est le début d’un mouvement qui pourrait durer et sera reconductible. 


Un mouvement intersyndical UNFAP-Unsa/FO qui a rassemblé plusieurs dizaines de surveillants ce lundi 19 septembre devant le centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse. Cette première matinée de mobilisation était organisée en soutien au mouvement organisé par la maison d’arrêt du Val d’Oise à Osny. Le 4 septembre, deux surveillants étaient blessés par un détenu radicalisé.



S’ils soutiennent leurs collègues, les surveillants du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse ont aussi de nombreuses revendications qu’ils souhaitent défendre.

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« Plus de 200 000 € de dégradations ont été enregistrées depuis le début d’année. 130 télés ont été abîmées depuis janvier, qui ont été remplacées sans être facturées », explique Olivier Pont, surveillant depuis 17 ans.

Les surveillants, relayés par les syndicats, insistent par contre sur le fait que des économies sont faites sur les réparations sensées maintenir la sécurité. Sur les caillebotis installés aux fenêtres et qui sont endommagés, seule la partie abîmée est remplacée. « La partie réparée est plus solide que la précédente. Mais les détenus cassent la partie qui se trouve autour de celle qui a été réparée et peuvent ainsi continuer de se projeter des objets de cellule à cellule ».

L’établissement pénitentiaire est équipé de caméras vidéo, mais d’une qualité médiocre, qui ne permet pas d’identifier les personnes impliquées, fait encore remarquer un surveillant.

Fiché S

L’élément déclencheur de ce mouvement, l’arrivée en août à Bourg-en-Bresse d’un détenu fiché S et connu pour être radicalisé.

Ce qui pose problème aux surveillants : le fait qu’il soit détenu avec les autres et qu’il puisse se promener comme il le souhaite dans l’établissement. « On ne peut pas mettre les détenus S au milieu des autres quand on sait que la prison est le 2e nid de radicalisation. Mettez une personne atteinte de la grippe au sein d’un groupe de personnes saines… », poursuit Olivier Pont.

La formation promise dans le but d’apprendre à gérer les détenus radicalisés a été reportée et devrait débuter prochainement. « Il s’agit en fait d’apprendre à les repérer, pas à les gérer », poursuit cet autre surveillant.

Ils craignent d’ailleurs, bien qu’aucune annonce officielle n’ait été faite, la venue d’autres fichés S alors qu’ils estiment que l’établissement ne dispose pas des moyens de sécurité nécessaires. Les manifestants déplorent également un manque d’effectifs. Les syndicats évoquent le chiffre de 140 surveillants employés aujourd’hui, contre 202 prévus.

« Les députés ont voté le budget pour 13 agents supplémentaires », mais ceux-ci ne sont jamais venus. Pour un centre pénitentiaire qui compte 700 détenus. Pour ces surveillants en colère, « ça monte en puissance. Des collègues sur Bourg ont été caillassés par d’anciens détenus », raconte l’un d’eux.

Et les employés du centre pénitentiaire regrettent une rupture du dialogue avec leur hiérarchie. Les filets anti-projections attendus depuis des années auraient été budgétés et devraient être installés début 2017, mais cette mesure ne suffira certainement pas à apaiser les esprits.

Voix de l'Ain

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