Chantier d’extension de la maison d’arrêt de Montbéliard avec la construction d’un bâtiment de deux étages qui abritera les services administratifs à l’étroit dans leurs murs.
Si c’était à refaire, on se doute bien que l’administration pénitentiaire n’imaginerait pas un seul instant construire une prison au centre-ville. La question ne se pose pas. La vieille prison érigée en 1 864 reste où elle est. Rue du Bois-Bourgeois. En revanche elle pousse ses murs pour donner de l’oxygène, de l’espace et de la lumière au personnel administratif comme aux greffes. Pas un luxe.
Le provisoire a duré… quinze ans
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Il y a du provisoire qui dure. Installé dans un préfabriqué posé un beau matin sous les rares fenêtres du service administratif de la maison d’arrêt, le service des greffes gérait, entre autres, dans une poignée de mètres carrés les condamnés placés sous le régime du bracelet électronique (45 actuellement). Le provisoire a duré… quinze ans. Le service disposera d’ici à l’été (la livraison est prévue en juin) de « vrais » bureaux dans les locaux libérés par l’administration. Celle-ci s’installera dans le bâtiment de deux étages en cours de construction en lieu et place de l’ancien parking situé aux portes de la prison. Un chantier de 900 000 euros financés par la direction interrégionale de Strasbourg.
Nécessité d’une restructuration complète
Comme l’explique le directeur de la prison Honorat Razaka, « depuis des décennies, les services administratifs, y compris la direction, travaillent dans des locaux exigus, privés de lumière et de confidentialité. Même problème pour le service vestiaires et l’économat installé dans 8 m² avec les problèmes de stockage et de ventilation que ça suppose ».
Des locaux qui n’étaient plus adaptés, d’où la nécessité d’une restructuration complète.
L’administration pénitentiaire dispose d’un domaine de 4 300 m² dont 1 600 m² pour le bâti intra-muros. Quartier carcéral avec 17 cellules compris. La place pour ériger ce nouveau bâtiment a donc été trouvée sur le parvis de la prison. Il abritera des bureaux pour la direction et le secrétariat, le vaguemestre, les agents techniques et les syndicats. « On disposera même d’une salle de réunion de 57 m². C’est royal », se réjouit Honorat Razaka.
Le quartier carcéral, lui, a fait l’objet d’une réfection totale à la suite de l’incendie accidentel de juin 2005, qui s’était traduit par une évacuation en pleine nuit des détenus et des dégâts considérables dans les bâtiments.
17 cellules, 56 détenus
L’objectif « un détenu par cellule » a été annoncé la semaine dernière par le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, qui a besoin d’1 milliard d’euros pour financer la construction de 4 355 places en prison dès 2017. Sauf à construire une nouvelle maison d’arrêt dans l’Aire urbaine (vieux serpent de mer qui remonte régulièrement à la surface), on voit difficilement comment ce programme immobilier pourrait se décliner dans la maison d’arrêt plus que centenaire du Bois-Bourgeois. D’une capacité théorique de 43 détenus, elle dispose de 17 cellules où peuvent être installés quatre lits en cas de nécessité. 56 prévenus et condamnés sont actuellement hébergés.
Comme ailleurs en France, il n’est pas rare que la prison soit en surpopulation carcérale. Il arrive, ici aussi, que des détenus dorment sur des matelas posés au sol « mais c’est très rare et toujours très ponctuel », assure le directeur. Bien sûr, la cohabitation à plusieurs détenus dans une même cellule peut poser des problèmes de promiscuité. « La cohabitation des gens qui n’ont pas forcément le même profil est un exercice difficile à gérer », concède volontiers Honorat Razaka. « En même temps, nous disposons d’une commission pluridisciplinaire qui se réunit une fois par semaine pour discuter de la cohabitation et ça se passe très bien. Nous sommes très vigilants quant à d’éventuelles radicalisations des détenus pendant leur temps d’incarcération. »
Est Républicain
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