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mercredi 21 septembre 2016

Prison: Urvoas évoque "des cas" de radicalisation de surveillants

Invité de RTL ce mercredi matin, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas est revenu sur les agressions de surveillants et le problème des unités de déradicalisation dans les prisons.

Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas visite la prison de Fresnes le 20 septembre 2016

Blocage de la prison d'Osny, détresse des gardiens de Fresnes... Le malaise des surveillants dans les centres pénitenciers est palpable et ce n'est pas le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, qui dira le contraire.



Interviewé ce mercredi matin sur RTL, il a relevé une augmentation des agressions de surveillants par des détenus. "Il en existe tous les jours en détention", affirme l'intéressé.

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Selon lui, on en dénombrait 4000 en 2015, contre 2500 rien qu'entre janvier et août 2016. "La surpopulation en est pour l'essentiel la responsable", a commenté le ministre, qui a exposé mardi, depuis la prison de Fresnes, un plan pour lutter contrer cette problématique en progression continue depuis des décennies.

81 détenus dans les unités de déradicalisation

Lundi, le garde des Sceaux avait déjà été pris à partie par les gardiens de la maison d'arrêt d'Osny, concernant les unités de déradicalisation, qui selon eux, favorisent un risque d'agression, comme cela a été le cas début septembre, lorsqu'un détenu radicalisé a violemment agressé au poinçon deux gardiens dans l'une de ces unités.

Actuellement "81 détenus se trouvent dans des unités de déradicalisation", affirme Jean-Jacques Urvoas, après le transfèrement de quatre détenus de la prison d'Osny, la semaine passée, qui projetaient de nouvelles agressions de leurs gardiens.

Faire se côtoyer détenus aux velléités djihadistes et surveillants a même un effet inattendu: la radicalisation de certains de ces gardiens. "J'ai eu des cas, sur lesquels nous avons pris des mesures adaptées, des sanctions", confirme Jean-Jacques Urvoas. "C'est infiniment minoritaire, mais suffisamment réel pour que nous puissions en parler dans le cadre de la politique de ressources humaines", a-t-il ajouté.

Pour éviter ce genre de situation, il propose d'"élever le niveau d'exigence vis-à-vis de ceux qui sont candidats" à la profession de surveillant.

Quel armement pour les gardiens?

Le ministre a également souligné sa volonté de "renforcer les systèmes internes de renseignement pénitentiaire", une mesure qu'avait désapprouvée sa prédécesseur, Christiane Taubira.

Fin juillet, il indique s'être entretenu avec une délégation de gardiens, à propos notamment de "la sécurisation des bâtiments et des personnels" et "de la question de (leur) armement".

Le ministre souhaite que les gardiens de prison puissent bientôt être en mesure d'interpeller eux-mêmes "les jeteurs", ces personnes qui lancent des objets aux prisonniers, en les envoyant au-dessus des murs de l'enceinte de la prison. Pour l'instant, seuls les gendarmes et policiers sont en mesure de le faire.

Jean-Jacques Urvoas a également été interrogé par RTL sur une information dévoilée par la radio, ce mercredi matin.

Un détenu radicalisé de la prison de Nancy, incarcéré provisoirement pour meurtre, aurait eu accès à la liste des agents qui ont participé à sa surveillance, négligemment glissée dans un dossier qui lui a été remis pour sa défense.

"Je n'étais pas au courant de cette affaire, a commenté le garde des Sceaux, Nous prendrons des mesures. S'il y a eu des failles, elles seront comblées".

L'Express

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