Plusieurs prisons ont été bloquées ce jeudi matin par des agents pénitentiaires qui dénonçaient la « dégradation constante » de leur sécurité.
A Fleury-Mérogis (Essonne), ils étaient une centaine d'agents à bloquer l'entrée de la maison d'arrêt entre 6h30 et 7h45, pour dénoncer « le manque de réaction de l'administration pénitentiaire par rapport aux récentes agressions de surveillants et aux mutineries », a expliqué le délégué CGT de la prison, Arnaud Arame.
Dans les Yvelines, à Bois d'Arcy, une quarantaine de personnels ont mis le feu à des palettes et des pneus devant la prison et filtraient les entrées, comme à Sequedin, près de Lille (Nord). « On travaille dans des conditions de plus en plus déplorables. C'est tout pour les voyous et rien pour les personnels pénitentiaires. On demande plus de moyens humains. En Île-de-France, on en est à moins 400 surveillants, à moins 48 à Bois d'Arcy », s'est énervé Willy Saib, secrétaire local FO de la maison d'arrêt de Bois d'Arcy.
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A Osny (Val d'Oise), où une agression djihadiste contre des surveillants a eu lieu il y a dix jours, comme à Montauban (Tarn-et-Garonne), des agents avaient le projet de bloquer les entrées jusqu'à 9 heures. A Villepinte (Seine-Saint-Denis), une trentaine d'entre eux comptaient rester devant la prison « jusqu'à ce qu'ils soient délogés par les forces de l'ordre », rapporte FO, deuxième syndicat de la profession après l'Ufap, et à l'origine du mot d'ordre.
Au centre pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne), où les personnels avaient déjà témoigné leur mécontentement au garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas il y a dix jours, ce sera ce jeudi soir, à partir de 18h30, une « Nuit Debout », avec blocage des extractions, des retours, et barbecue pour l'ambiance.
Protester contre les «agressions, mutineries, prise d'otages, menaces terroristes»
FO entend protester contre les « agressions, mutineries, prise d'otages, menaces terroristes » et dénoncer des surveillants pénitentiaires « cobayes de l'administration au sein d'unités dédiées mises en place sans effectifs et sans mesures réelles de sécurité ».
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a annoncé la semaine dernière un plan à long terme de construction de nouvelles cellules, notamment pour en finir avec la surpopulation chronique des prisons françaises. Ces dernières semaines, les personnels pénitentiaires ont été victimes de plusieurs agressions.
Mardi encore, un détenu à l'isolement a violemment agressé cinq surveillants du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon (Orne). Armé d'une équerre métallique pesant 2 kilos, selon FO, il s'est jeté sur les surveillants équipés de tenues pare-coups et de casques, alors qu'ils ouvraient la porte de sa cellule. Une semaine plus tôt, dans le même centre pénitentiaire, Tony Meilhon, détenu pour le meurtre de la jeune Laetitia Perrais, avait mis le feu à son matelas.
Urvoas annonce 40 millions d'euros pour la sécurité
Le rendez-vous était annoncé. Alors que les opérations de blocages avaient pris fin, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a présenté, lors d'une conférence de presse, le projet de budget pour 2017 pour son ministère.
Dans le cadre de la loi de Finances pour 2017, 40 millions d'euros seraient consacrés à la « sécurisation » des prisons. Pour cette année 2016, la sécurisation des prisons, par exemple par l'installation de caméras de vidéosurveillance, était dotée 25 millions d'euros.
Le Parisien
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