Serge Aurier a été condamné lundi à deux mois ferme pour violence sur un policier...
Le PSG a beau enchaîner les matchs, l’actualité non-sportive s’immisce encore dans le quotidien du club parisien. Lundi, Serge Aurier a été condamné à deux mois de prison ferme, pour avoir frappé un policier de la Bac en mai.
Une condamnation, contestée en appel par l’intéressé, qui pose des questions tant judiciaires que sportives sur l’avenir de l’international ivoirien.
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Qu’est-ce que ça veut dire dans l’affaire ?
Que Serge Aurier a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Paris de violences sur un policier à la suite d’un contrôle policier au petit matin, alors que le joueur du PSG sortait de boîte de nuit le 30 mai dernier. Le juge a retenu la thèse de l’officier de la BAC, selon laquelle Aurier lui aurait asséné un coup de coude au thorax.
Il a en revanche ignoré la défense du joueur du PSG, classée sans suite faute de témoins pour l’appuyer. Aurier a en effet toujours nié avoir frappé le policier et a même porté plainte contre lui pour violences policières. « Il a choisi un système de défense risqué : mentir, et mentir assez grossièrement, et beaucoup communiquer publiquement sur une version mensongère.
Le tribunal a remis les points sur les "i" », a expliqué sur RMC Thibaut de Montbrial, l’avocat du policier.
En condamnant Aurier à deux mois de prison ferme, le juge s’est montré plus sévère que le procureur, qui ne préconisait que deux mois avec sursis.
L’affaire est-elle terminée ?
Non, car le joueur a décidé de faire appel dès la sortie de l’audience. Ainsi, l’international ivoirien pourra être du déplacement avec le groupe parisien mercredi à Sofia, où le PSG affronte le club bulgare du Ludogorets Razgrad en Ligue des champions. Serge Aurier retombe ainsi sous le coup de la présomption d’innocence,comme l’a rappelé le PSG dans un communiqué. La date du prochain jugement n’a pas encore été déterminée.
« J’ai confiance en la justice pour m’exprimer à nouveau sur le sujet », a écrit le joueur sur les réseaux sociaux. Bref, le clan Aurier est encore déterminé à prouver son innocence.
Mais pourra-t-il aller en prison ?
En théorie, oui. En pratique, des peines aussi minimes que les siennes sont toujours aménagées. Ainsi, si le défenseur est de nouveau condamné à de la prison ferme en appel -à condition qu’il ne prenne pas plus de deux ans, ce qui n’a aucune chance d’arriver-, il pourra bénéficier d’un aménagement de peine et éviter de passer derrière les barreaux.
« Dans ces cas-là, le juge de l’application des peines (JAP) peut mettre en place un jour-amendes, explique Me Florence Rouas-Elbazis, avocate au barreau de Paris. En gros, on détermine un ratio financier, avec un certain nombre d’euros à payer par jour de condamnation. Ça tourne souvent autour de 5 euros quotidiens. » Ainsi, le joueur aurait à payer ses 600 euros de dommages et intérêts, ses 1.500 euros de frais de justice et cette somme à déterminer.
Deuxième option, lui poser un bracelet électronique. « Il purgerait alors sa peine chez lui, avec l’obligation d’être à son domicile, décrit Me Anne-Sophie Lépinard. Il peut donner le calendrier de son match au JAP qui peut alors décider ou non de le laisser quitter son domicile en dehors des heures prévues pour les matchs à l’extérieur. »
Dernière option, la peine de travail d’intérêt général. « En général, elle est choisie pour les gens, sans situation stable, qui ont besoin de se réinsérer », poursuit Me Lépinard. Avec un salaire mensuel de 200.000 euros, on en est loin.
Est-ce que le PSG peut le suspendre ?
En l’état non, puisque le club assure que « Serge Aurier bénéficie à nouveau de la présomption d’innocence dans l’attente de la décision de la Cour d’Appel ». Et que « dans l’attente de cette décision, le joueur est autorisé à poursuivre l’exercice de son métier, en France comme à l’étranger ».
Une réaction logique qui repousse une éventuellement suspension sportive au procès en appel. Si Serge Aurier y est une nouvelle fois condamné, le PSG pourrait éventuellement réfléchir à sévir.
Même si légalement, rien ne l’y oblige. « Il a été condamné pour un fait intervenu en dehors d’un stade ou de son temps de travail, un salarié ne peut être sanctionné par une entreprise pour un fait tiré de sa vie privée », explique Eric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail.
Moralement, c’est plus compliqué. Sa sortie de route légendaire sur Periscope avait déjà amené le PSG à se poser des questions sur son avenir au sein du club. Une condamnation judiciaire définitive pourrait pousser le PSG à dire stop. Que ce soit en le transférant de club, en l’écartant de l’équipe première voire par un licenciement ?
« Le club pourrait sanctionner ce joueur seulement s’il est en mesure de faire la démonstration que le fait cause un trouble à l’entreprise, poursuit Me Rocheblave. Ça peut être par exemple moins d’abonnements au stade, la perte de sponsors, etc. Un joueur de foot n’est pas un salarié comme les autres : il y a une image, une notoriété qui rejaillit sur le club. S’il gérait les pelouses ou les éclairages, ça n’aurait pas la même incidence. »
20 Minutes
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