En 2014, un détenu s’en était pris sans raison à quatre gardiens qui avaient été sérieusement blessés.
« Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé. Je suis stupéfait par ce que vous me dites », lâche Soufiane Tahri, 27 ans, arrivé, hier, sous bonne escorte devant la 5e chambre du tribunal correctionnel de Bordeaux.
Le prévenu, qui doit répondre de violences sur des agents de l'administration pénitentiaire, est en détention depuis le 26 août 2013, mis en examen dans le cadre d'un dossier d'assassinat à Angoulême. « Je n'ai jamais voulu ça. J'adresse mes excuses à l'institution. »
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"Ca va être ton tour"
Le 27 novembre 2014, alors qu'il n'avait jusqu'alors jamais fait parler de lui derrière les barreaux de sa cellule, Soufiane Tahri s'emporte violemment quand un gardien lui rend visite pour lui amener un seau d'eau chaude.
Lorsque ce dernier cherche à enlever la clé de la serrure, il le frappe violemment au visage puis, à terre, lui assène plusieurs coups de poing et de pied. Le gardien est groggy. Il faudra l'intervention de trois autres membres du personnel pour que Soufiane Tahri soit enfin maîtrisé alors qu'il s'était emparé d'un faitout utilisé pour se défendre.
Les témoignages des gardiens et de ses codétenus sont accablants. « Quand je suis arrivée devant lui, il m'a dit : “Ça va être ton tour” », raconte une surveillante qui a réussi à le cantonner dans le chauffoir.
Soufiane Tahri, transféré dès le lendemain à la prison de Poitiers-Vivonne, demande au tribunal à être considéré comme malade psychiatrique et donc pénalement irresponsable de ses actes. Or, un expert a conclu au contraire. « Votre comportement est irrationnel, vous êtes paranoïaque et psychorigide », observe le président Alain Reynal. Le procureur Gérard Aldigé rappelle que « les surveillants exercent un métier très difficile » et requiert trois ans de prison.
Soufiane Tahri, qui a fait preuve de logorrhée devant ses juges, a écopé de deux ans ferme. Les parties civiles ont été indemnisées pour leur préjudice moral.
Sud Ouest
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