Les agents sont mobilisés pour dénoncer l'insécurité grandissante...
Ce lundi, à la prison de Lyon Corbas, aucune entrée ou sortie de la maison d’arrêt n’était possible. Depuis l’aube, les agents pénitentiaires sont en effet mobilisés devant l’établissement, à l’appel de l’Ufap Unsa-Justice et de FO, pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail.
Un malaise dû en grande partie selon eux au manque de moyens humains au sein de l’établissement.
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« La situation n’est pas nouvelle. Il y a un gros manque d’effectifs à Corbas », déplore Pascal Rossignol, délégué régional de l’Ufap-Unsa Justice.
Selon le syndicat, une cinquantaine de surveillants manque actuellement, ce qui rend le travail auprès des détenus difficile et stressant.
« Beaucoup d’agents viennent travailler avec la boule au ventre et ne se sentent pas en sécurité lorsqu’ils sont en poste. Le problème, c’est qu’il y a vraisemblablement une incompréhension du côté de la direction de Corbas, qui n’entend pas les difficultés rencontrées par les personnels », ajoute Pascal Rossignol, qui dénonce la multiplication des insultes et des agressions subies par les surveillants.
Une violente agression la semaine passée
La semaine dernière, l’un d’eux a violemment été frappé à coups de poing par un détenu au sein du service médico-psychologique régional. « La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, précise un surveillant. Mais les insultes et les agressions sont fréquentes, en raison du manque de personnels.
Les détenus sont de plus en plus vindicatifs. »
« La situation est catastrophique. Nous demandons à l’administration, en attendant que les effectifs s’améliorent, de limiter notamment les activités des agents afin que leurs missions essentielles soient effectuées avec un niveau de sécurité satisfaisant », ajoute Pascal Rossignol.
Certaines rondes, non indispensables, pourraient notamment être supprimées, et les allées et venues des détenus limités au sein de la maison d’arrêt, suggère le syndicat.
500 téléphones saisis chaque année
Au-delà du malaise lié à la pénurie de gardiens, l’inquiétude des agents de Corbas est également forte concernant les marchandises illicites retrouvées en nombre dans les cellules. « Ici, comme dans d’autres prisons, tout rentre soit par les parloirs, soit par-dessus les murs d’enceinte. Depuis la loi pénitentiaire qui a interdit les fouilles systématiques de détenus à l’issue des parloirs, on ne fait que des fouilles aléatoires », témoigne un gardien.
« Dans un établissement comme Corbas, on saisit 500 téléphones par an. Sans compter les stupéfiants, les armes ou même de la viande », ajoute le syndicat.
Contactée par 20 minutes, la direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Lyon Auvergne Rhône-Alpes n’a pas pu être jointe ce lundi. (Etonnant !)
20 Minutes
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