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vendredi 7 octobre 2016

Deux futurs établissements à Strasbourg

Le Premier ministre Manuel Valls l’a annoncé hier : une nouvelle maison d’arrêt verra le jour à Strasbourg, considérée par le ministère de la Justice comme une des neuf villes prioritaires pour la construction de nouvelles places de prison. 

La prison de l’Elsau compte 720 détenus pour 440 places.Archives L’Alsace/Vincent Voegtlin

Et dans l’agglomération strasbourgeoise, un quartier de préparation à la sortie de détention est également prévu.



Visiblement, le Premier ministre et le ministre de la Justice ont pris de nombreux observateurs de court, hier matin.

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Alors que Manuel Valls et Jean-Jacques Urvoas étaient ensemble en visite officielle à Agen, pour assister à la remise des diplômes de la 190e promotion des élèves de l’École nationale d’administration pénitentiaire (Enap), ils ont fait des annonces qui n’étaient pas forcément attendues, notamment dans la capitale alsacienne.

Le Premier ministre a expliqué que 33 nouveaux établissements pénitentiaires étaient en projet (32 maisons d’arrêt et un centre de détention), afin que soient créées 16 000 places supplémentaires. Neuf agglomérations sont concernées en priorité dont… Strasbourg.

Il faut dire que les chiffres concernant la surpopulation carcérale pointaient du doigt, notamment, la prison de l’Elsau qui comptait, fin juin, 720 détenus pour 440 places (soit un taux d’occupation de 160 %).

Dans un communiqué, les socialistes Roland Ries et Robert Herrmann, maire et président de l’eurométropole, « se réjouissent » de cette annonce, tout en appelant à une « solidarité des territoires » pour « trouver la réserve foncière adaptée ».

Pareil pour Philippe Bies, député PS du Bas-Rhin, pour qui « l’état de la maison d’arrêt de Strasbourg, la surpopulation et les conditions dans lesquelles les personnes incarcérées vivent leur détention [l’] a mènent à accueillir positivement la création d’un nouvel établissement sur notre territoire.

Il appartient donc désormais au préfet, d’ici décembre prochain, de trouver à Strasbourg ou dans son agglomération, en lien avec les collectivités concernées, le foncier nécessaire à la création de cette nouvelle maison d’arrêt d’environ 550 places.

Il est évident que ce nouvel établissement devra tenir compte d’un nécessaire équilibre territorial. Et cette création devra s’accompagner d’une amélioration de l’actuelle maison d’arrêt de Strasbourg. »

« Nous devons agir vite »

La décision semble avoir été prise très vite par le gouvernement puisque Roland Ries et Robert Herrmann n’en ont été informés qu’en « début de semaine ».

De son côté, la Direction interrégionale des services pénitentiaires Est de Strasbourg a fait savoir que l’on n’était qu’au tout début du processus concernant ce projet.

Sans doute faut-il voir, dans cette annonce, la nécessité pour le gouvernement d’emprisonner des personnes radicalisées et susceptibles de fomenter des actions terroristes. En effet, plusieurs quartiers de la capitale alsacienne ont fourni des contingents de jeunes partis, vers la Syrie, rejoindre les rangs de Daesh et des mouvements terroristes islamistes.

Mais cette nouvelle prison ne devrait, apparemment, pas être le seul nouvel établissement pénitentiaire à voir le jour dans l’agglomération strasbourgeoise.

Outre les 33 nouveaux établissements français, le plan gouver-nemental prévoit la construction de 28 « quartiers de préparation à la sortie » de détention.

Et il se trouve qu’un de ces nouveaux quartiers est également prévu à Strasbourg.

« Nous devons agir vite, car il faut en moyenne dix ans pour construire une prison » , a lancé le chef du gouvernement, qui va donc ordonner aux préfets de « trouver les terrains dans les plus brefs délais » , à charge pour eux de formuler leurs propositions au garde des Sceaux pour le 16 décembre.

Une enveloppe de 1,16 milliard d’euros est inscrite à cette fin dans le projet de budget pour 2017. Enfin, cette annonce s’inscrit aussi dans un contexte préélectoral, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017, où la question de la sécurité intérieure sera un enjeu majeur.

L'Alsace

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