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dimanche 30 octobre 2016

ECROUVES : GRANDE BOUCHE ET GROS MOTS EN PRISON

« C’est vrai que j’ai une grande bouche. Je le reconnais. Et je devrais parfois la fermer », balance Ryan Loubardi, un jeune détenu du centre de détention d’Ecrouves. 

« Je vous le confirme », réplique le président du tribunal correctionnel de Nancy, Didier Gastaldi dont la patience commence à être sérieusement érodée, ce vendredi, par la verve du prévenu.



Le magistrat est carrément à deux doigts de virer le jeune homme du box et de finir de le juger en son absence. Car le prisonnier refuse de faire profil bas, argumente en permanence et flirte avec l’insolence.

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En un mot comme en mille, il fait son show. Il est jugé pour deux incidents en détention. Il y a quelques jours, il a voulu prendre une douche en dehors des horaires. Suite au refus d’une gardienne, il est devenu ingérable. « J’ai juste appelé la surveillante par son prénom. Mais elle ne voulait pas. Elle m’a dit de l’appeler surveillante. Je ne comprends pas. Quand je vois un poubellier dans la rue, je ne l’appelle pas poubellier », se défend, sourire en coin, Ryan Loubardi.

Ce n’est toutefois pas pour avoir fait un usage provocateur du prénom de la survieillante que le jeune homme est devant le tribunal mais pour lui avoir jeté au visage une série d’injures d’une obscénité et d’une violence sidérante. Le détenu est un habitué de ce genre de dérapage. Il avait déjà agressé verbalement une autre gardienne au cours de l’été. Allant jusqu’à menacer de « la faire rafaler à la sortie de son boulot ».

« Ce type est dingue. Il est ingérable, surtout pour le personnel féminin », s’indigne Marie Desmet, l’avocate des surveillantes outragées. Et de rappeler que le prisonnier a déjà fait l’objet de 19 procédures disciplinaires à Ecrouves. Sur sa carte de visite figure également 29 condamnations. Alors qu’il a tout juste 20 ans et encore du duvet sur les joues. Le procureur-adjoint, Pierre Kahn, ne voit pas d’autre solution que de rallonger son palmarès judiciaire et il requiert 15 mois de prison ferme.

L’avocat de la défense, Me Alexandre Gantois, s’évertue, pour sa part, à démontrer que le cas de son client n’est pas désespéré : « Il y a quand même quelque chose en lui qui comprend que c’est hors limite ce qu’il fait ». Jugement : un an de prison ferme.

Est Républicain

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