Le cahier des charges défini par Manuel Valls pour le choix des terrains destinés à accueillir les nouvelles maisons d’arrêt donne du grain à moudre au maire de Lutterbach.
Élu d’opposition, puis maire depuis 2014, Rémy Neumann se bat contre le projet depuis 2011, date de la déclaration d’utilité publique pour la réalisation d’un centre pénitentiaire sur des terres agricoles d’environ 22 hectares.
Car selon lui, la zone est dangereuse à tout point de vue. Etude d’un géomètre à l’appui, il a ainsi démontré qu’elle était inondable. Il a fait également intervenir Alsace Nature, qui a mis en avant le caractère « remarquable » de ces terres grâce à la présence « d’au moins trois plantes rares, classées et protégées : le jonc des marais, la queue de souris et la salicaire à feuilles d’hysope ».
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« Monsieur le Premier ministre relève qu’il ne faudra pas reproduire les erreurs parfois commises par le passé » , constate Rémy Neumann dans un courrier daté de lundi au garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas.
Une prison inondée
L’élu commence par citer le cas de la prison de Saran, « construite en zone inondable, inaugurée en 2011 et évacuée fin mai 2016 suite à des inondations ».
Il relève ensuite les contradictions du projet lutterbachois avec les demandes faites aux préfets : « L’accès au site en impasse doit être évité, le terrain de Lutterbach est en impasse ; le terrain doit être en dehors de toutes zones pouvant nécessiter des contraintes fortes… et présentant une forte sensibilité écologique, le site de Lutterbach se situe en zone inondable, en zone de protection de captage d’eau et il présente des plantes rares. »
Et Rémy Neumann, dans son écrit, de conclure : « Nous vous demandons d’abandonner définitivement le projet de construction d’un centre pénitentiaire à Lutterbach et de demander au préfet du Haut-Rhin la relance de concertations avec les élus de l’agglomération mulhousienne pour sélectionner rapidement un nouveau site. La période est d’autant plus favorable que l’agglomération mulhousienne est en train de finaliser la révision de son Scot et a répertorié tous les sites, notamment les friches industrielles, susceptibles d’accueillir des équipements publics. »
Comme, par exemple, l’ancien site des Mines de potasse d’Alsace à Wittelsheim, mis régulièrement en avant par Rémy Neumann.
Celui-ci finit enfin par rappeler - mais il l’avait déjà fait dans un précédent courrier - qu’une procédure au tribunal administratif de Strasbourg a été lancée contre l’arrêté préfectoral qui a prorogé il y a quelques mois la déclaration d’utilité publique de 2011 et qu’il s’opposerait coûte que coûte à toute demande de permis de construire sur cette zone.
L'Alsace
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