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samedi 29 octobre 2016

Perpignan : Un petit jardin cultivé par les détenus au centre pénitentiaire

Depuis quelques mois, les détenus suivis par l’équipe médicale de l’hôpital de Thuir travaillent dans un jardin mis en place en partenariat avec les visiteurs de prison.

L’équipe du SMPR et les visiteurs de prison se sont mobilisés pour réaliser ce projet.

L’idée d’un jardin potager au cœur du centre pénitentiaire de Perpignan a germé dans l’esprit des visiteurs de prison.



Le projet d’un jardin thérapeutique était quant à lui enraciné dans celui de l’équipe du service médico psychologique régional (SMPR) de l’hôpital de Thuir. L’administration pénitentiaire a pour sa part accepté de laisser pousser au sein de l’établissement ce jardin cultivé par des détenus. Une réalisation qui doit son existence à la motivation du personnel et des bénévoles.

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« L’impression d’être un peu moins enfermé »

« C’est super agréable de voir un peu de verdure en maison d’arrêt, on n’en a pas souvent la possibilité, raconte Sébastien, un prisonnier. Quand on est enfermé entre quatre murs, on n’a pas l’habitude de voir de la végétation, des fleurs, des couleurs. On voit pousser les salades, des herbes aromatiques, des tomates cerise qu’on peut manger après. Moi je n’y connaissais rien avant de venir ici. Et puis les odeurs, ça donne l’impression d’être un peu moins enfermé. »

À force de persévérance, ce petit jardin potager thérapeutique a finalement vu le jour grâce à l’Association nationale des visiteurs de prison (ANVP). « C’est une activité positive pour les détenus, commente Michel Escoffier, visiteur de prison. Ils sont un peu dehors et mènent une activité suivie ». « Et ils apprennent qu’il faut savoir attendre, qu’on ne peut pas avoir tout tout de suite », poursuit Jean Figuère lui aussi visiteur de prison.

« Reprendre pied avec la nature »

En poussant la porte de ce petit carré au milieu duquel trône un olivier, on pénètre dans un minuscule havre de paix au-dessus duquel le ciel bleu se déploie. Dix grands bacs en bois ont été installés ici, financés par l’ANPV*.

Actuellement de jeunes pousses de salades, des radis et des herbes aromatiques prennent leur temps pour grandir, avant d’être dégustés sur place ou en cellules. Ils ont pris la suite des tomates et fraises qui trônaient là avec fierté cet été. « Ce jardin nous permet de travailler sur la gestuelle, le temps, de reprendre pied avec la nature », explique Julien Camaly l’infirmier aux mains vertes du SMPR de l’hôpital de Thuir qui travaille dans ce petit jardin avec deux patients au maximum.

« Le jardin thérapeutique est un support utilisé en psychiatrie, poursuit Anne-Lise Cafafa cadre santé du SMPR, pour la médiation, pour refixer la temporalité, mais aussi pour les odeurs, le goût et la relation à l’enfance. C’est enfin un lien dedans-dehors qui est essentiel. »

Après six mois de fonctionnement, ce jardin s’avère être une véritable réussite appréciée tant par les professionnels que par les détenus qui cultivent le temps d’une activité un petit brin de bonheur.

 * Pour soutenir la poursuite de ce jardin thérapeutique, il est possible de faire des dons à l’association, notamment en fournissant des graines, des plants, du terreau...Pour cela, contacter Michel Escoffier, 2B espace Méditerranée, Grand arc, 66000 perpignan, tél. 06 66 95 16 87 ou 04 34 10 72 99.

L'indépendant

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