L'Observatoire international des prisons assigne l'Etat devant le tribunal administratif de Melun lundi 3 octobre, à cause de la prolifération de rats, punaises, cafards et puces, à la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne.
L'Observatoire international des prisons (OIP) assigne l'Etat devant la justice administrative de Melun, révèle France Inter, lundi 3 octobre.
Des animaux et des insectes nuisibles comme des rats, des punaises, des cafards et des puces prolifèrent au centre pénitentiaire de Fresnes.
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Une situation qui dure malgré des signalements
La situation dure depuis plusieurs mois, malgré le signalement en février 2016 de la maladie de deux détenus et la publication par le syndicat FO pénitentiaire d’une lettre ouverte l’été dernier pour dénoncer la présence de rongeurs et de leurs déjections.
Pourtant, la situation perdure dans le deuxième centre pénitentiaire de France, où cohabitent 2.800 détenus avec 200% de surpopulation carcérale dans la maison d'arrêt réservée aux hommes. L'OIP a donc décidé d'attaquer l'Etat en urgence devant le juge des référés, pour l'enjoindre de prendre des mesures. A l'appui de sa requête, l'association a recueilli le témoignage de nombreux détenus.
Rats, punaises, cafards et puces
Maud Schlaffmann-Amprino est avocate au barreau de Créteil, dans le Val-de-Marne. Au moins une fois par semaine, elle se rend à la prison de Fresnes pour rencontrer ses clients. Tous lui ont raconté comment ils cohabitent avec certains animaux nuisibles. A Fresnes, explique l’avocate, «on trouve principalement des rats, surtout dans les cours de promenade et les coursives, qui sont les lieux de circulation au sein des divisions ».
Ça fait beaucoup d’odeurs qui remontent
Maud Schlaffmann-Amprino
Des clients lui ont raconté que la nuit, ils entendent des rats se battre. Le matin, ils disent découvrir des cadavres de rats dans les cours de promenade. Maître Schlaffmann-Amprino décrit aussi des cellules avec des insectes. « Ce sont des punaises et des cafards », dit-elle. Un client lui a décrit un matelas infesté de punaises de lit. Il lui a expliqué qu’il préférait dormir assis, la tête posée sur la table sur la table de la cellule.
Le phénomène semble aujourd’hui hors de contrôle
Alertée après deux cas de leptospirose, une maladie transmise par les rats, l’Agence régionale de santé (ARS) avait estimé que la prolifération des rats était surtout due aux déchets jetés par les détenus.
Les prisonniers déplorent, eux, un ramassage des ordures qui s’entassent dans leurs cellules, par ailleurs sur-occupées. L’Observatoire internationale des prisons dénonce un état des lieux dangereux pour la santé, ainsi qu’une situation attentatoire à la dignité. L’OIP demande des mesures d’urgence. Une audience devrait se tenir dans les 48 heures devant le tribunal administratif de Melun.
Franceinfo
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