Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a annoncé mardi la mise en place d'un régime de détention plus sévère pour les 300 détenus radicalisés aux profils les "plus durs".
En revanche, l'expérimentation des unités dédiées aux détenus radicalisés ne sera pas renouvelée. Celles-ci seront remplacées par des "quartiers d'évaluation de la radicalisation" (Et hop, barbatruc !). De manière générale, le gouvernement veut remettre à plat la question de la sécurité en prison, après plusieurs incidents.
Plus de fouilles, des changements de cellules fréquents, des promenades effectuées en groupe restreint... voilà le régime de détention qui sera désormais réservé aux quelque 300 profils "les plus durs". Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a détaillé ces mesures mardi, évoquant un régime qui se rapprochera de celui de l'isolement.
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Le ministre a également annoncé la fin de l'expérimentation des cinq unités de déradicalisation des prisons de Fresnes, Fleury-Mérogis, Osny et Lille-Annoeullin. Les premières avaient ouvert fin janvier, après le lancement d'un programme national décidé dans la foulée des attentats de janvier 2015.
Mise en place de "quartiers d'évaluation de la radicalisation"
Ces unités étaient décriées, certains y voyant un terreau pour le terrorisme. Début septembre, un détenu placé dans une unité dédiée à Osny (Val-d'Oise) avait violemment agressé deux surveillants. Mardi, Jean-Jacques Urvoas a salué leur travail mais a également estimé qu'on avait "perdu du temps" faute de coordination. Depuis le début de l'année, date de son arrivée à la Chancellerie, il a dû activer six fois la cellule de crise pour gérer des incidents en prison.
Ces "unités dédiées" vont céder la place à six "quartiers d'évaluation de la radicalisation" : quatre dans la région parisienne, un vers Bordeaux, le dernier près de Marseille. Y seront placés 120 détenus pour une durée de quatre mois.
Le renseignement pénitentiaire renforcé
Exit le terme "déradicalisation", le ministre parlant plus volontiers de "rupture à la violence". De manière générale, il veut remettre à plat la question de la sécurité en prison. Entre autres mesures envisagées : la création d'une sous-direction dédiée à cette question, le renforcement du "renseignement pénitentiaire" ou encore la création "d'équipes de sécurité" mieux coordonnées. Les agents réalisant des missions extérieures seront quant à eux armés, ce qui était une revendication de longue date des syndicats.
Pour le reste, 27 établissements répartis sur tout le territoire mettront en place une "prise en charge spécifique" pour des détenus radicalisés, mais ne présentant pas une dangerosité maximale. Au total, 349 personnes, déjà condamnées ou en attente de procès, sont actuellement détenues en France pour des faits en relation avec le terrorisme, contre 90 en 2014. Les prisons françaises comptent actuellement 1.336 détenus considérés comme "radicalisés", le plus souvent incarcérés pour des faits de droits commun. Ils étaient 700 l'an dernier.
JDD
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