Manifestation de surveillants de prison, lundi matin devant la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré.
25 surveillants rassemblés en soutien à l'un de leur collègues, agressé par un détenu mercredi dernier. Ils dénoncent le "laxisme" de la direction de la prison.
C'était mercredi matin: en pénétrant dans une cellule, un surveillant est bousculé, réagit, et reçoit un violent coup de tête sur le nez. Résultat: 18 jours d'arrêt maladie.
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Son agresseur a été placé à l'isolement, sanction insuffisante pour les surveillants qui dénoncent la multiplication des agressions, et le "laxisme" de leur direction, l'absence de réponse pénale à ces violences.
Souvent les détenus en cause ne sont même pas transférés vers d'autres prisons. Perte d'autorité, manque de moyens et de reconnaissance... "On vit la même chose que les policiers", assurent les surveillants de prison, en référence au mouvement de colère des fonctionnaires de police. Une délégation de surveillants a été reçue hier (lundi) matin durant une heure et demie par le directeur par interim de la prison de Saint-Martin.
Signes avant-coureurs
Les agressions se multiplient, mais on pourrait les éviter. Encore faudrait-il s'en donner les moyens, accusent les surveillants. Avant l'agression de la semaine dernière, il y avait des signes avant-coureurs, promet Christophe Le Floch du syndicat UFAP: « C’est un détenu qui a menacé de mort à plusieurs reprise notre collègue. On l’a laissé tranquillement en détention, et il a fini par agresser le surveillant. »
Un coup de boule qui a certes conduit ce détenu violent à l'isolement... mais pour Joseph Paoli, d'un autre syndicat le SPS, ça ne suffit pas :
« A partir du moment où on agresse un personnel de surveillance, au même titre que les policiers en tenue, nous voulons une réponse pénale immédiate et exemplaire. »
Solidaires avec les policiers
« Laxisme », dénoncent les agents. Ces dernières années, les détenus ont obtenu des droits au détriment des surveillants, regrette Jérémie du SPS... qui s'identifie aux policiers en colère: « On est solidaire avec eux, parce que notre quotidien c’est le même. Ils ont le même problème de matériel, d’effectifs, de reconnaissance, de soutien, d’autorité ».
Jérémie qui rêverait de taser pour neutraliser des détenus en crise. D'armes de poing pour sécuriser les transferts à l'extérieur de la prison. Il faudrait surtout des effectifs supplémentaires insiste Patricia de Force ouvrière: « ça nous permettrait de leur donner un peu plus de temps d’écoute, ça éviterait parfois des clashes par rapport à des détenus qui sont à bout, et qui ont l’impression de ne pas être entendus. »
"On n'est pas là pour donner des coups, résume Patricia... on n'est pas des punching-balls non plus."
France Bleu
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