C’est un programme unique en France que l’administration pénitentiaire met en place au centre de détention de Bapaume. Son nom : Bien vieillir en détention.
Pourquoi Bapaume ? Juliette Pamart, directrice adjointe de l’établissement en décrit sa spécificité : « Bapaume est spécialisé dans la prise en charge des auteurs d’infractions sexuelles (70 % des détenus qui y sont emprisonnés).
Ils sont en général condamnés à de longues peines. » « Ce sont aussi des infractions que l’on commet à un âge plus avancé », ajoute Anne-Camille Daumas, directrice pénitentiaire des services d’insertion.
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À Bapaume, 37 % des détenus ont plus de 50 ans, contre 10 % au niveau national. Des détenus âgés qui auraient tendance à l’isolement : « Ils sont âgés donc ils ne font pas de sport, ils ne travaillent pas et du fait des infractions commises ont très peu de parloirs. Ils se renferment sur eux-même. »
Comment ? Le centre a développé quatre outils dès le printemps 2015. Un groupe d’activité a été constitué. Un espace culturel mis à disposition. « Ils y font les mêmes activités qu’en maison de retraite », précise la directrice adjointe.
Un accompagnement médical individualisé a également été mis en place avec activités physiques et éducation à la santé. Des remises à niveau scolaire et la création d’un jardin potager complètent ce dispositif. Mais, « on ne touchait pas les détenus les plus isolés », fait remarquer Anne-Camille Daumas. Début 2016, via des entretiens individuels, le personnel est parvenu à convaincre 60 % des détenus reçus à participer à ce programme.
Pourquoi ? Si la prison a vocation de sanction et elle a aussi vocation à préparer la sortie du détenu : « Et c’était compliqué de les préparer à l’après quand ils restent enfermés pendant 10 ans dans une cellule », affirme la responsable des services d’insertion.
Ces ateliers ressociabilisent en redonnant un rythme de vie aux détenus âgés de plus de 50 ans et les maintient en bonne santé: « On a aussi ce devoir-là. » Quant au coût, l’administration pénitentiaire préfère « ne pas développer la question. »
L'Avenir de l'Artois
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