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dimanche 6 novembre 2016

Dunkerque - Quand la prison était devenue un haut lieu du trafic de drogue

Huit détenus de la maison d’arrêt de Dunkerque ont été jugés et lourdement condamnés vendredi en comparution immédiate. Ils avaient organisé cet été un trafic de drogue derrière les murs de la prison, dont l’ampleur reste inédite.

Les détenus avaient trouvé trois moyens de faire entrer la drogue : les missiles jetés dans la cour, les parloirs et la complicité d’un détenu en semi-liberté. PHOTO ARCHIVES MARC DEMEURE

Ils sont huit prévenus à la barre, tous impliqués dans un vaste trafic de drogue organisé à la maison d’arrêt. Le trafic de cannabis a commencé au début de l’été. 

Le principe est simple. Les commanditaires ont trouvé des complicités pour faire entrer de la drogue au sein de la prison, ainsi que des téléphones (dix ont été retrouvés en perquisition) pour gérer le « business ».

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Au tarif de 600 € les 15 grammes de cannabis vendus aux passeurs irakiens de la prison, le marché était juteux.

À l’extérieur de la prison, il y a Morgan Blavoet, sous bracelet électronique. Son rôle est de confectionner les colis pour le compte de Yann Bommel, l’un des commanditaires incarcérés. Régulièrement, des contacts de Yann Bommel viennent approvisionner Morgan Blavoet en cannabis. Les colis, contenant de la drogue, un téléphone sont ensuite confiés à des proches de Yann qui en font des « missiles » en le jetant dans la cour.

Anthony Chazal occupe la même cellule que Yann Bommel. Lui a pris l’ascendant sur Kevin Verove, qui bénéficie d’une semi-liberté. Comme ce dernier retourne tous les soirs en prison, il est chargé de récupérer la drogue auprès de contacts extérieurs. Il la ramène «  entre ses fesses  », dit-il, puis la confie à Sofiane Nail, le détenu cantinier qui peut circuler dans la prison pour faire la distribution. En échange, Kevin prélève des petites quantités de cannabis pour sa consommation.

Plusieurs kilos seraient arrivés en prison

Dans ce dossier, il y a aussi Karim Duhamel, dit «  le pêcheur  ». La position géographique de sa cellule lui permet de récupérer les colis jetés par-dessus le mur de la prison à l’aide d’une canne à pêche artisanale. Il y a aussi Karl Marescaux qui a commandité quelques envois de colis pour son propre compte, histoire de fumer des joints et de boire aussi de la vodka. Enfin, Ridwan Chamekh fait entrer la drogue par les parloirs et des missiles grâce à sa petite amie.

Si chacun consommait quelques joints sur les quantités qui entraient, c’est surtout un système de revente qui était mis en place par Anthony Chazal, Yann Bommel, Karim Duhamel et Ridwan Chamekh. Au tarif de 600 € les 15 grammes de cannabis vendus aux passeurs irakiens de la prison, le marché était juteux.

Si chacun minimise les quantités de drogue qu’il a réussi à faire entrer, les écoutes téléphoniques tendent à montrer que plusieurs kilos seraient arrivés en prison.

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