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mardi 15 novembre 2016

La prison de Lutterbach ouvrira en 2021

Depuis hier, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas est en Alsace pour deux jours de visite. 

En toute décontraction, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a tenu à faire le point sur différents sujets, hier soir à son arrivée à Mulhouse, notamment celui de la future prison de Lutterbach. Photo  L’Alsace/

La Cour européenne des droits de l’homme, le travail mis en place en matière de déradicalisation à Mulhouse, Colmar et Strasbourg, les projets de prison à Strasbourg et le futur centre pénitentiaire haut-rhinois : hier soir, le ministre a fait le point sur tous ces sujets, lors d’un entretien exclusif.



Depuis fin janvier et sa prise de fonction en tant que ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas porte un regard particulier sur l’Alsace. « Déjà car je suis très attaché à la Cour européenne des droits de l’homme, qui a son siège à Strasbourg, mais également par tout le travail qui est fait dans cette région en matière de justice », a-t-il lancé hier soir à son arrivée à Mulhouse, après une longue journée passée dans la capitale européenne. « Cette cour est une pierre angulaire en matière de la protection des libertés, enchaîne-t-il. Il fallait que je vienne témoigner du soutien de la France pour toutes ses actions. »

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« Multiplier les courriers à mes collègues ministres, c’est vain »

Mais il était impossible, durant son séjour en Alsace, de ne pas évoquer le projet du centre pénitentiaire de Lutterbach – vieux serpent de mer de son cabinet ministériel, qui n’a toujours pas vu le jour.

Et comme, il y a quelques semaines – quand des annonces ont été faites concernant la création en France de 33 nouveaux établissements pénitentiaires –, le nom de cette commune de l’agglomération mulhousienne n’avait pas été évoqué, les spéculations concernant l’annulation du projet sont allées bon train.

Le maire de Lutterbach, Rémy Neumann, est même revenu à la charge en rappelant qu’une procédure au tribunal administratif est toujours en cours et qu’un géomètre vient d’affirmer que le terrain choisi pour construire la prison était en zone inondable.

« Que les choses soient claires : Lutterbach est un projet ancien dont la décision est prise et acquise, martèle le ministre. Il n’y a aucune possibilité pour qu’elle ne voie pas le jour. Depuis 2007, je travaille sur les questions pénitentiaires en France. Et depuis cette date, le nom de Lutterbach revient sans cesse ! Le maire de cette commune peut multiplier les courriers à mes collègues ministres, cela ne changera rien et c’est vain. Les marchés publics seront passés en 2017, les travaux commenceront en 2018 et l’inauguration de ce centre se fera en 2021. »

À Strasbourg, le travail ne fait que commencer. D’ici le 16 décembre, le préfet de région doit trouver un terrain de 15 hectares – « viabilisé, plat et gratuit », remarque Jean-Jacques Urvoas – pour qu’une nouvelle maison d’arrêt puisse voir le jour dans la capitale alsacienne.

Quant au futur quartier de préparation à la sortie de prison (QPS), évoqué également voilà quelques semaines, « il y a une possibilité pour qu’il se fasse à côté de la prison de l’Elsau… Même si je préférais que ces unités se fassent plutôt dans des centres-villes » , admet le ministre de la Justice.

Ce mardi matin, comme c’était déjà le cas hier durant la matinée (lire ci-contre), il sera question de « déradicalisation, un terme pas forcément approprié, qui ne me plaît et qui ne plaît pas aux différents intervenants dans ce domaine ».

Il fera le point sur un programme qui a vu le jour il y a un an déjà, après un long travail diligenté par le procureur général de Colmar, Jean-François Thony, et mené par le parquet de Mulhouse en relation avec l’association mulhousienne d’aide aux victimes Accord 68. Un programme visant à lutter contre « la dérive radicale », comme l’a souvent qualifié le procureur mulhousien Dominique Alzéari.

L'Alsace

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