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vendredi 18 novembre 2016

La Réunion - Il fonce sur la police : "Je voulais entrer en prison"

Un agent blessé, une voiture de police emboutie, et un rodéo qui a semé la panique en ville. Le bilan d'une course-poursuite causée mardi par un jeune Dionysien déprimé...


Avec moins de chance, la folle course-poursuite survenue mardi à une heure de grande affluence aurait pu causer un drame.



Il est 17h30 lorsque les policiers, qui contrôlent des voitures au niveau de Cambuston, sont intrigués par le comportement d'un automobiliste qui refuse de s'arrêter pour laisser passer un véhicule. Aussi, quand ils voient repasser la Colt Mitsubishi, ils lui font signe de se garer.

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Au lieu de ça, alors qu'un fonctionnaire vient vers lui, le conducteur redémarre en trombe et percute le policier. Le jeune adjoint de sécurité chute, le poignet cassé et la jambe contusionnée.

Une course-poursuite s'engage. Zigzags, franchissement de lignes, le conducteur roule comme un fou. « À un moment, notre compteur marquait 150 km/h », racontent les policiers qui le suivaient. Même le barrage formé par une voiture de la BAC ne dissuade pas l'automobiliste, qui percute le véhicule de service et continue sa route.

"sa voiture comme une arme"

Les forces de l'ordre à ses trousses, il entre dans la cour de l'usine de Bois-Rouge, puis fait encore demi-tour. Il faudra que les policiers tirent des balles de caoutchouc sur le pare-brise pour qu'il stoppe sa course, dans le quartier de la Marine à Sainte-Suzanne.

Le conducteur, un Dionysien de 19 ans, est interpellé ainsi que son passager. Cet ami, qui n'a eu de cesse de lui dire de s'arrêter, est mis hors de cause.

En garde à vue, le chauffard explique alors de façon surréaliste qu'il voulait « faire une blague. » Mais jugé hier en comparution immédiate, ce fils de famille respectable, qui parle bien, a ses diplômes et est volontaire chez les sapeurs-pompiers, finit par craquer sous les questions de son avocate. Non, il n'a pas pris la fuite parce que sa voiture n'était pas assurée.

Il savait qu'il ne risquait qu'une amende. "C'est devenu trop dur pour moi ces derniers temps. Je voulais entrer en prison", lâche Nicolas. Conflits familiaux, séparation amoureuse et perte de son emploi l'ont conduit, dit-il "en dépression." Ses larmes ne suffisent pas à éteindre la colère du ministère public.

"Quelles que soient ses raisons, il a mis en danger la vie de plusieurs personnes. Il a utilisé son véhicule comme une arme potentiellement létale", martèle la substitut du procureur Valérie Mascarin, qui requiert trois ans de prison dont la moitié ferme.

Partie civile, Me Laurent Benoiton avait souligné "le traumatisme" du jeune policier renversé. "Ça fait deux jours qu'il ne dort plus." En défense, Me Emeline K/Bidi précise les intentions de son client.

 "Il ne voulait ni blesser ni tuer, c'est juste quelqu'un de mal dans sa peau qui voulait sa propre mort sociale."

Olivier voulait aller en prison, mais le tribunal ne lui a pas fait ce plaisir-là. Pour cette fois du moins. Sans casier judiciaire significatif, il a été condamné à un an de prison dont 8 mois avec sursis et mise à l'épreuve. Le mandat de dépôt n'ayant pas été décerné, il pourra faire aménager sa peine.

Clicanoo

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