Ce surveillant pénitentiaire a notamment réclamé 5.000 € à celui qui lui avait piqué sa compagne.
A la barre, Bruno, le plaignant, employé de l’hôpital Saint-Charles de Toul. « Il m’a aussi dit que si je ne payais pas, il allait me porter préjudice au sein de mon travail. Ce qu’il a fait ».
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Christophe, surveillant pénitentiaire au centre de détention de cette même ville de Toul, est poursuivi pour « chantage avec mise à exécution de la menace ». En première instance, en janvier dernier, cet homme de 49 ans au physique imposant, a été reconnu coupable et a écopé de 6 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, avec une obligation de soins psychologiques. C’est lui a fait appel de cette décision.
« Lors de ce rendez-vous, je lui ai posé des questions, oui », explique Christophe. « Je lui ai demandé s’il était amoureux de ma compagne. Je lui ai aussi demandé de faire une prise de sang. Je savais en effet qu’il allait voir les prostituées, je ne voulais pas être contaminé… ».
« Une affaire strictement privée »
Le prévenu a bien du mal à reconnaître qu’il a demandé 5.000 € à son rival. Il assure cependant qu’il n’a pas voulu le faire chanter. « Non, c’était juste une tentative de conciliation, comme cela se pratique dans les tribunaux… ».
Reste que Christophe est passé ensuite à l’action. Dans une lettre adressée à sa directrice, il a demandé le retrait de l’habilitation pénitentiaire de Bruno qui, dans le cadre de son travail, effectue parfois des livraisons au centre de détention.
« Il avait abusé de ma compagne qui était fragile et je ne voulais plus le voir à la prison. Il n’y avait rien de dramatique dans cette demande ». Christophe a également averti le directeur de l’hôpital de sa démarche mais aussi, au passage, d’éventuels larcins commis par l’employé.
« Avec cette lettre, vous êtes en dehors des clous. Cette affaire est en effet strictement privée », glisse Cédric Laumosne, l’avocat général qui requiert la confirmation de la peine initiale.
« Cette dame était dans un état psychologique défaillant », assure Me Patrick Beetz, le conseil de Christophe, qui plaide la relaxe. « Question : ces relations sexuelles ont-elles été consenties ? La compagne de mon client a quand même demandé à un avocat si des relations non consentantes ne relevaient pas de l’infraction pénale. Concernant les vols commis par le plaignant, le directeur de l’hopital s’est contenté de vérifications très succinctes. Mon client, très ‘’ réactif’’, a demandé des explications et a eu cette phrase malheureuse, avec ces 5.000 €. On peut évoquer une dénonciation calomnieuse mais certainement pas un chantage ». Délibéré le 19 janvier.
L'Est Républicain
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