L'Observatoire International des Prisons a recueilli des rapports inquiétants sur la sécurité incendie dans au moins 12 prisons.
Dans certains cas, les commissions de sécurité émettent un avis défavorable à l'ouverture des bâtiments. La justice est saisie en urgence.
Après la surpopulation, la violence, les problèmes de rats, voici des prisons françaises face à un danger plus inquiétant : celui de la sécurité incendie.
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Saisi par l'Observatoire International des Prisons (OIP), le Conseil d'Etat examine ce mardi, en urgence, le cas de deux maisons d'arrêt : Ajaccio et Tours. Et au delà de ces deux cas, l'OIP a collecté pour l'instant les avis négatifs de commissions départementales de sécurité contre les risques d'incendie dans 12 prisons.
A la maison d'arrêt de Tours, la commission de sécurité incendie pointe "l'état de vétusté avancé" du bâtiment, sa "non conformité aux règles" de sécurité et le manque de formation des personnels.
En cas d'incendie, la commission s'inquiète donc d'un risque de propagation très rapide des flammes...
Même constat à Ajaccio où, selon les pompiers, il serait "très difficile, voire impossible de mettre les détenus à l'abri des fumées".
Pour Patrice Spinosi, l'avocat de l'association, il est grand temps que le ministère de la justice se saisisse du sujet : "L'administration manque cruellement de moyens. En agissant devant le juge, on va forcer l'administration à trouver les moyens nécessaires pour pouvoir faire les travaux. Il ne s'agit plus simplement d'argent, il s'agir de la vie des prisonniers, de leur sécurité, et de l'obligation de l'Etat de garantir la sécurité des personnes qui sont sous sa responsabilité pénale".
"Si un incendie venait à se déclarer, on aurait un drame"
Si le Conseil d'Etat est saisi de ces deux cas aujourd'hui, c'est parce que l'Observatoire International des Prisons n'a pas obtenu gain de cause devant les tribunaux administratifs. Ces derniers estimaient qu'à Tours et Ajaccio, l'administration pénitentiaire avait réalisé ou, au moins, programmé des travaux. Ce qui serait satisfaisant.
A terme, le gouvernement a d'ailleurs prévu de construire 33 nouveaux établissements pénitentiaires. Mais pour Patrice Spinosi, ce n'est pas satisfaisant :
"Aujourd'hui nous n'avons même pas les moyens d'entretenir les prisons qui existent. Donc, avant de s'interroger pour savoir s'il faut construire de nouvelles prisons, déjà, il faudrait qu'on débloque des budgets pour que l'on puisse sécuriser l'existant. Qu'on ne soit plus dans la situation actuelle : dans certaines prisons, si un incendie venait à se déclarer, on aurait un drame."...
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