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samedi 17 décembre 2016

Polémique sur le «limogeage» du directeur pénitentiaire à Dijon

Le Syndicat national des directeurs pénitentiaires a dénoncé vendredi le «limogeage» du patron interrégional des prisons à Dijon, qui va devoir quitter ses fonctions fin décembre.
Photo d’illustration Philippe BRUCHOT
Pierre Duflot a été reçu mercredi à Paris par le directeur de l’administration pénitentiaire, qui lui a signifié la fin de ses fonctions à la fin du mois, a précisé une source pénitentiaire, en ajoutant que son avenir au sein de l’administration restait incertain.


«A un an de la retraite», M. Duflot pourrait partir soit «en retraite anticipée», soit «se voir confier une mission», selon cette source.

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Son départ, décidé par le ministère de la Justice, serait lié à «une accumulation de choses», notamment sa gestion de la prochaine fermeture controversée de la centrale de Clairvaux (Aube) et sa gestion de crise après les brèves prises d’otages survenues le 4 novembre à la maison d’arrêt de Dijon et deux jours plus tard à celle de Joux-la-Ville (Yonne).

Pour le syndicat, ces griefs «ne manquent pas d’étonner, le principal intéressé n’ayant semble-t-il fait l’objet d’aucune alerte, d’aucun reproche, d’aucun rappel à l’ordre, d’aucune mise en garde avant cette brutale décision».

Le syndicat fustige une «destitution sans ménagement, sans procédure contradictoire, d’un fonctionnaire au service de notre administration depuis 38 ans», après «la mise en cause et la mutation d’office du directeur du centre pénitentiaire de Valence il y a deux semaines, par le garde des Sceaux en séance à l’Assemblée Nationale». «Nous ne nous résoudrons pas à une telle situation», poursuit-on. La prison de Valence a connu également plusieurs épisodes de violences ces dernières semaines.

« Grand nettoyage »

Nous ne sommes pas parvenus à joindre hier M. Duflot, mais les syndicats locaux de l’administration pénitentiaire ont réagi. Pour FO, il s’agit d’un problème « lié à la prise d’otage de Dijon, aux situations à Joux-la-Ville et Clairvaux. Une mauvais gestion générale. »

Pour le syndicat majoritaire UFAP (Union fédérale autonome pénitentiaire), il s’agit d’un « règlement de compte politique », d’un « grand nettoyage » qui touche ceux qui ont osé critiquer la politique carcérale, et M. Duflot « paye la mise en place du dispositif « surveillant référent » à la maison d’arrêt de Varennes-le-Grand (Saône-et-Loire) qui a déplu ».

Pour le syndicat national des directeurs pénitentiaires, qui a sorti un tract, un tel limogeage, sans avertissement, sans préavis, n’est « pas acceptable », et « démontre la gestion arbitraire du personnel pénitentiaire ». Le syndicat a demandé une audience au directeur de cabinet du garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas.

La Chancellerie a elle démenti toute «sanction disciplinaire»

La Chancellerie a elle démenti toute «sanction disciplinaire». «M. Duflot est directeur interrégional des services pénitentiaires de Dijon depuis mars 2011, une durée plutôt longue pour ce type de poste», a estimé le ministère, qui considère son maintien dans cette fonction comme «contraire à l’intérêt du service». «Cette décision a été prise afin d’insuffler une autre dynamique», ajoute la Chancellerie, en assurant que «sa situation personnelle sera prise en compte afin de lui proposer un poste correspondant à son statut de directeur interrégional».

Bien Public

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