Les syndicats de la maison d'arrêt de Saint-Brieuc tirent la sonnette d'alarme devant une surpopulation qui ne leur permet plus d'assurer leur mission correctement.
Avec un taux de 235 % d'occupation des cellules mesuré en ce début d'année 2017, les syndicats des surveillants de la maison d'arrêt de Saint-Brieuc tirent un nouvelle fois la sonnette d'alarme.
Pour les représentants FO et Ufap-Unsa Justice, cette situation ne permet plus aux personnels d'effectuer leur mission dans des conditions normales.
« Prison low cost »
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Conçue pour 68 détenus il y a plus de cent ans, la seule maison d'arrêt des Côtes-d'Armor détient en ce moment 166 personnes. « L'effectif d'une grosse maison d'arrêt dans une petite », estiment les responsables syndicaux. Ce taux d'occupation ne cesse d'augmenter chaque année : de 220 % en 2015, il est passé à 230 % en 2016.
Et au cours de ces deux années, seulement trois opérations de « désencombrement » ont été réalisées (deux en 2015 et une en 2016). Il s'agit de transférer des détenus qui devraient normalement effectuer leur peine en centre de détention.
« Si cela se passait dans un établissement privé, l'État serait obligé de payer des pénalités, ce qui n'est pas le cas ici. Nous sommes une véritable prison low cost ! »
Les syndicats ne souhaitent pas organiser d'action particulière mettant en jeu le fonctionnement de leur établissement. Ils estiment néanmoins urgent d'alerter les responsables politiques sur cette situation.
D'autant que le personnel craque. « J'en ai vu pleurer », affirme un représentant syndical. Ils demandent donc à bénéficier rapidement de mesure de « désencombrement » pour une vingtaine de détenus libérables en 2018 « qui n'ont rien à faire dans une maison d'arrêt ». Et d'adapter le nombre de lits aux capacités réelles de la maison d'arrêt.
Des lits à trois niveaux
Car la prison de Saint-Brieuc a ceci de peu commun : les lits superposés ont trois niveaux, ce qui permet de loger trois personnes dans une cellule de 9 m2 prévue pour une seule.
De l'avis des surveillants, cette situation est rare. Ce qui leur fait dire que s'il n'y a certes pas de matelas au sol, « il y en a au plafond ! Et celui qui dort au-dessus a le nez collé au plâtre. Vu l'insalubrité du bâtiment, ce n'est pas humain. Des chiens seraient mieux logés ! »...
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