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jeudi 19 janvier 2017

Prison de Saint-Martin-de-Ré: la destruction des casinos a commencé

Olivier Falorni a fait mercredi une visite surprise à la prison de Saint-Martin, pour assister à la destruction des "casinos", salles de loisirs réservées aux détenus.

La destruction des casinos de Saint-Martin-de-Ré était demandée depuis plus d'un an par le député Olivier Falorni


                  
L'une d'elles abritait un lieu de prière salafiste clandestine. "Pépinière de djihadistes" selon le député de la Charente-Maritime


C'est l'un des dossiers prioritaires d'Olivier Falorni: la destruction des casinos de la prison de Saint-Martin-de-Ré a débuté. Le député de la Charente-Maritime réclamait cette destruction depuis un peu plus d'un an, et une première visite inopinée à la maison centrale, visite durant laquelle il avait découvert qu'une de ces salles était utilisée comme lieu de prière salafiste.

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Inacceptable pour le député, dans le contexte des attentats commis en France par les groupes djihadistes. A l'Assemblée nationale, Olivier Falorni n'avait pas hésité à décrire ces casinos comme une "pépinière de djihadistes".

"Lieux de radicalisation"

Mercredi matin, malgré le froid, Olivier Falorni ne cachait donc pas sa satisfaction devant le chantier de destruction, à l'occasion d'une nouvelle visite surprise. "Charlie Hebdo, l'Hyper Casher. Trois criminels, tous les trois radicalisés en prison" a rappelé Olivier Falorni. "Donc c'est un sujet majeur et de voir que des lieux qui avaient été utilisés comme des lieux de radicalisation soient enfin détruits, c'est pour moi un soulagement, et le sentiment du devoir accompli".

Pour la directrice de Saint-Martin-de-Ré, Sylvie Manaud, cette destruction est un "pari". Le pari que les relations resteront correctes entre surveillants et détenus, malgré la perte de la soupape de sécurité des casinos.

Ces lieux permettaient aux détenus de se retrouver à l'écart des regards, pour se livrer à des petits trafics, ou comme l'a constaté Olivier Falorni, suivre des prières salafistes loin des aumôniers musulmans, pas assez radicaux pour certains. "On achète la paix sociale" expliquait un ancien directeur.

"On achète la paix sociale"

Ce système perdure, dénoncent d'ailleurs les syndicats de surveillants, qui constatent une épidémie de vocations de musiciens. "La salle de musique en elle-même est surveillée par des caméras, mais il existe un petit local où les détenus ont bien remarqué qu'il n'y avait pas de caméras, et s'y mettent pour continuer leurs petites activités annexes" dénonce le syndicat SPS.

Les syndicats de surveillants espèrent la fin de cette tolérance. En attendant, ils doivent faire face à une situation tendue. "La direction avait promis des transferts" pour faire baisser la population carcérale le temps des travaux, "ça n'a pas été fait" regrette le SPS. De son côté, Olivier Falorni avait obtenu des moyens supplémentaires de la bouche du ministre de la Justice: la création d'une ELAC, une nouvelle brigade de surveillants dotée de sept postes. Des postes toujours pas pourvus.

France Bleu

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