Le détenu néo-calédonien de 28 ans est incarcéré depuis sa majorité. Au centre pénitentiaire de Saint-Aubin- Routot, il s’en est pris à un professeur.
«C’est la première fois que je vous rencontre. On ne se connaît pas. Vous ne parlez pas habituellement ?, demande la présidente de la correctionnelle à Djimy N. mercredi 4 janvier. Ou c’est uniquement lorsque vous rencontrez quelqu’un qui représente la loi ? »
Le détenu de 28 ans poursuivi pour des violences avec armes sur un enseignant compte ses mots. Et, quand il ouvre la bouche, c’est pour agacer la procureure. « Je suis assez scandalisée par ce que je viens d’entendre », ne cache-t-elle pas.
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Le 28 novembre dernier, le détenu de Saint-Aubin-Routot se présente à sa formation professionnelle sans ses chaussures de sécurité. Il précise aux juges avoir eu « la flemme » de les enfiler.
Quand l’enseignant lui indique qu’il ne peut pas ainsi l’accueillir, Djimy N. voit rouge. Il tente d’enfoncer un clou dans le bras du prof. Celui-ci recule vers une alarme. Djimy N. le comprend et se dirige vers un marteau et une massette.
« Quand on me répète quelque chose plusieurs fois j’ai les nerfs »
Il lance cette dernière vers la victime qui la reçoit par ricochets sur le crâne. « Quand on me répète quelque chose plusieurs fois, j’ai les nerfs ! C’est normal ! Ça se serait bien passé s’il me l’avait dit qu’une fois », flanque depuis le box l’homme originaire de Nouvelle-Calédonie. L’enseignant a souffert de six jours d’incapacité.
Au médecin légiste, il a confié hésiter à poursuivre son activité. « C’est assez terrible comme conséquence », grimace la présidente en direction de Djimy N. Aucune réponse. Passé par la prison de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) et celle de Bapaume (Pas-de- Calais), il a été transféré à Saint-Aubin- Routot en août dernier.
Le 8 novembre, il avait déjà été à l’origine d’un incident en cognant dans la porte de sa cellule pour tenter de l’ouvrir.
En garde à vue à la gendarmerie quelques heures avant cette audience du tribunal du Havre, Djimy N. refuse de s’adonner à la prise des empreintes génétiques. « Vous semblez conserver de gros soucis d’impulsivité », avance la présidente. Aucune réponse de l’intéressé.
La procureure s’en charge : « Dix ans après son incarcération, on est toujours dans la même situation. On en arrive à la même solution. » Une énième peine de prison ferme est requise. Énième, car le tribunal ignore l’étendue du casier judiciaire du Néo-Calédonien. Le document n’est pas parvenu à temps par voie électronique pour les débats. Les juges savent simplement que Djimy N. purge différentes condamnations depuis dix ans. Ils prononcent six mois de prison ferme supplémentaires.
Paris-Normandie
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