Amoureuse d'un détenu, l'employée avait introduit à sa demande du cannabis, des portables et divers objets dans l'enceinte de la prison.
Elle était affectée à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy. Cette infirmière a été condamnée, vendredi, à une peine de trois ans de prison, dont 18 mois ferme.
Le tribunal correctionnel de Versailles l'a jugé coupable de trafic de stupéfiants dans l'enceinte de la prison. Pendant plusieurs mois, cette femme de 39 ans, employée au service psychiatrie, avait fourni quatre plaquettes de cannabis, 30 téléphones portables, une dizaine de bouteilles d'alcool, mais aussi du gel douche, du déodorant, des saucisses et du Nutella, à un détenu de 37 ans dont elle était tombée amoureuse.
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Dans le box, l'infirmière raconte leur histoire. Elle a rencontré le détenu en août, lors d'une consultation pour lutter contre la dépendance à la drogue. Il s'est montré entreprenant, l'a embrassée et une relation est née entre eux. Mais rapidement, il lui demande d'introduire des téléphones, de la drogue et différents objets dans la maison d'arrêt.
« J'étais incapable de lui dire non. J'étais amoureuse de lui », souffle-t-elle. Il l'encourage en lui envoyant de nombreux messages : au total, près de 14 0000 échanges ont été recensés en trois mois. Il lui explique même comment introduire les téléphones sans faire sonner les portiques et organise des rendez-vous avec des amis à la gare de Fontenay-le-Fleury, où l'infirmière vient prendre les livraisons.
Dans le box, cet homme à la coiffure rasta assure que sa relation était sincère. « Je n'ai pas eu d'arrières pensés, plaide-t-il. On s'est trouvé. » Il affirme n'avoir tiré aucun profit des marchandises récupérées, s'en servant juste « pour faire du troc ». Ce n'est pas l'avis du procureur, qui fait de lui le centre d'un juteux trafic où l'accusé revend les produits en multipliant leur prix par trois : 1 000 € pour 100 g de cannabis et 850 € pour un téléphone.
Les deux autres détenus impliqués, âgés de 32 et 49 ans, ont écopé de 6 mois de prison pour complicité. Pour le défenseur du principal prévenu, toute la responsabilité du trafic incombe à l'infirmière, « sans qui rien n'aurait pu être possible », car, selon lui, « tout détenu aurait profité de ce qui lui était offert ». Peu convaincus, les juges l'ont condamné à quatre ans de prison ferme. Me Elodie Vareiro, avocate de l'infirmière, évoque une femme « vulnérable », débordée par trois enfants hyperactifs et un mari absent,, qui « s'est laissée porter par cette aventure dévastatrice ». La mère de famille a désormais l'interdiction d'exercer son métier durant cinq ans.
Le Parisien
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