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samedi 14 janvier 2017

Vendin : après l’assassinat d’un détenu, les surveillants de la prison annoncent un mouvement social

Après le meurtre du détenu Geoffrey Debouver par deux autres prisonniers, la prison de Vendin est au bord de l’implosion. Les surveillants organisent un mouvement de protestation intersyndical le 19 janvier.

Le mouvement intersyndical est prévu pour le jeudi 19 janvier. Les syndicats annoncent 100
% de mobilisation. ph séverine courbe

Les propos de la direction, accusant les surveillants pénitentiaires d’avoir failli dans leurs missions le jour de l’assassinat de Geoffrey Debouver, ont mis le feu aux poudres.


L’ambiance, déjà tendue au sein de la maison centrale, se crispe de plus en plus. «  Les surveillants sont écœurés et deviennent hargneux, il y a de la colère  », confie-t-on du côté des syndicats.

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La plupart du personnel s’était pourtant porté volontaire pour venir travailler à Vendin-le-Vieil au moment de l’ouverture de la prison en 2014, afin de se rapprocher de son domicile.

Néanmoins, aujourd’hui, «  il risque d’y avoir de nombreuses candidatures pour une mutation lors de la prochaine commission  ». Jeudi, la prison souffrait de sept arrêts maladie, dont les deux surveillants présents au moment de l’assassinat de Geoffrey Debouver. «  Les gens sont à bout et, pendant ce temps-là, on ne les remplace pas. On met un surveillant derrière un détenu au lieu de deux lors d’un déplacement par exemple.  »

Une mise en danger qui ne passe plus pour les syndicats. Ils réclament le doublement des effectifs afin de pouvoir gérer dans de bonnes conditions la centaine de détenus incarcérés pour le moment.

Afin de se faire entendre,un mouvement de protestation est organisé jeudi 19 janvier devant la maison centrale.

En juin déjà, un conflit social avait perturbé l’organisation interne de la prison, et le personnel avait obtenu quelques satisfactions. Comme l’installation de trois portiques de sécurité à des endroits stratégiques. «  Mais au niveau des emplois, rien n’a bougé.  »

De son côté, la direction assure que le nombre de surveillants est suffisant. «  Les effectifs ont été calculés par des services compétents. On a autant de personnel que dans les établissements semblables.  » Néanmoins, aucun d’entre eux n’a vécu d’assassinat au sein de ses murs.

Et l’arrivée future d’un «  quartier pour détenus violents  » ne fait qu’accroître l’inquiétude des fonctionnaires de la pénitentiaire. «  S’il n’y a pas de transferts et des nouveaux détenus, on va arriver au-dessus du seuil et Vendin deviendra une bombe à retardement. Où va-t-on les placer et comment va-t-on les gérer ?  » Des questions qui restent pour le moment sans réponse.

Les deux cents surveillants restent vigilants et la majorité d’entre eux semblent déterminés à faire bouger les choses. «  100 % du personnel souhaite participer au mouvement de jeudi prochain.  »

La Voix du Nord

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