C’est un véritable cri d’alarme que lance ce mardi matin le syndicat FO-Pénitentiaire de la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, à quinze kilomètres au sud de Montpellier :
depuis sa création, en mars 1990, jamais le nombre de détenus n’avait été aussi élevé, puisqu’il avoisine, les 900. Cette prison n’a été conçue que pour 680 places.
« Vendredi 10 au soir, il y avait 885 détenus, dont 24 obligés de dormir sur des matelas au sol, c’est du jamais vu depuis 27 ans qu’existe la maison d’arrêt. Je pense qu’à ce jour, le nombre de détenus doit atteindre, voire dépasser les 900, un chiffre jamais atteint » se lamente Étienne de Sinno, le responsable de FO-Pénitentiaire de la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, joint ce matin par Métropolitain.
Blocage le 28 février
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Il révèle une action du personnel spectaculaire programmée mardi 28 février, dès 5h : le blocage total de la prison. Objectif : faire réagir les autorités judiciaires, pénitentiaires et de l’État qui n’ignorent pas cette situation. Un syndicaliste assure ce matin que, « pareille surpopulation en saison estivale caniculaire, c’est l’explosion de tous les dangers ».
Selon Étienne de Sinno qui analyse la situation actuelle, « tout le monde est en danger, les détenus, parce qu’ils n’en peuvent plus de vivre à 3 dans des cellules prévues pour un seul pensionnaire et sur des matelas par terre, les surveillants, qui de plus sont en sous-effectifs chroniques : il y a ce mardi, 12 agents qui ne sont pas disponibles, car ils sont en congés et 10 autres qui sont en arrêt-maladie, après avoir été victimes d’agression, comme ceux violentés lors de l’évasion d’un détenu récemment aux urgences du CHU de Montpellier. Ces postes à découvert, c’est à dire vides, au sein de l’établissement pénitentiaire ne permettent pas une gestion normale des effectifs au quotidien, jour et nuit, en rapport avec le nombre très élevé de détenus. Le nombre de gardiens est proportionnel aux 680 places effectives. Bref, c’est l’enfer pour les détenus et pour les surveillants ».
FO-Pénitentiaire va demander à être reçu rapidement par le préfet de l’Hérault, Pierre Pouëssel, pour lui exposer ses inquiétudes, face à cette surpopulation record, avant qu’un drame éclate. Le préfet avait déjà reçu une délégation du syndicat en juin dernier.
Projet présenté à Toulouse
Mardi 17 janvier dernier, une délégation de FO-Pénitentiaire de Villeneuve-lès-Maguelone a été reçue par le Directeur interrégional de l’administration pénitentiaire, à Toulouse.
« Nous avons donc pu exposer de vive voix avec schéma et plan d’ensemble le projet que nous avons élaboré avec sérieux et réalisme par l’équipe FO. Le bureau Dios de la direction interrégionale préconisait une seconde rencontre pour finaliser le projet et voir ensemble les éventuels réajustements si nécessaire…Hélas, sans attendre cette première réunion de travail, le bureau Dios a estimé que trop d’éléments manquants faisaient obstacles à sa validation et que certains points sont non conformes !
Résultat, le projet fut ajourné. Passé le moment de surprise, la déception fut de courte durée, convaincus du bien-fondé de ce projet de service pour lequel nous nous étions tant investis, nous ne pouvions en rester là. De fait, nous avons fait appel à l’arbitrage du directeur interrégional et proposé de venir expliquer ce qui pourrait être une réelle avancée sociale. Notre entretien fut très cordial et avons pu exposer le sujet d’une manière posée, technique et sans heurt. Nos explications et réponses étaient très claires voir empreint d’une certaine solennité.
En conclusion, le directeur interrégional a paru assez séduit et de fait n’a pas rejeté notre projet, bien au contraire. Il a proposé un groupe de travail qui puisse en étudier toutes les arcanes et ce, en présence du chef d’établissement du bureau DIOS et de toutes les sensibilités élues...
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