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jeudi 2 février 2017

Quand l’ex-directrice de la prison de Caen défend le meurtrier d'une enfant

L’ex-directrice du centre de pénitentiaire de Caen, devenue avocate, a défendu un « monstre », meurtrier d’une petite fille de huit ans. Elle le raconte dans un récit intense.


Comment défendre un homme que l’opinion considère comme « un montre » ? Voilà le propos du livre Défense légitime, qui sort mercredi 1er février 2017 en librairie.


Dans ce récit intense, parfois violent et dérangeant, Véronique Sousset nous raconte son expérience. Avec des mots qu’elle manie avec grand talent. Ce récit se révèle également œuvre littéraire.

Meurtrier d’une fillette de huit ans

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Elle n’invente, ni ne brode. Il s’agit de son parcours d’avocate pénaliste et de sa rencontre, aux assises de la Sarthe, avec un père de famille, meurtrier de sa petite fille de huit ans. « J’ai commencé à écrire ce livre en septembre 2014, longtemps après l’affaire », nous dit-elle. « Cela s’est imposé comme une évidence, je le dirais ainsi. »

Véronique Sousset n’a pas toujours été avocate. D’ailleurs, elle n’exerce plus cette profession. Elle est revenue à son métier d’origine : directrice d’établissement pénitentiaire. C’est d’ailleurs au centre pénitentiaire de Caen qu’elle décrocha son premier poste. Et quelques années plus tard, elle changeait de vie.

« J’ai coutume de dire que dans une vie professionnelle, c’est bien d’avoir plusieurs vies. J’ai eu envie de découvrir un autre métier qui n’était pas très loin de ma réalité… » Un métier qu’elle va exercer pendant quatre ans.  L’occasion pour Véronique d’émailler certaines plaidoiries de bons mots du genre : « Je connais la prison, j’en suis sortie il n’y a pas longtemps » ou encore « Je suis passé des barreaux au barreau ».

Actes de torture et de barbarie

Et Véronique, avocat commis d’office, va croiser un monstre. Les faits sont ainsi qualifiés : « Actes de torture et de barbarie sur mineure de moins de quinze ans par ascendant », « coups de poing », « en l’affamant », « en la séquestrant »… Terrible. Elle précise les choses : « Un homme ne se réduit pas aux actes qu’il a commis, aussi terribles soient-ils. Je répète souvent cet aphorisme, surtout à qui ne veut pas l’entendre ».

Elle confie, dans ce récit Défense légitime, avoir entendu l’inaudible. « Qu’est ce qui fait qu’un homme qui n’est pas déclaré irresponsable de ses actes, qui n’est pas fou comme on dit, peut commettre  un crime aussi effroyable ? Et qu’est ce que l’on peut encore avoir d’humanité commune avec cet homme ? C’est cela qui m’intéressait. »

Dans ce récit, jamais le « monstre » n’a un nom, ni même un prénom. « Peut-être est-ce pour lui donner un aspect universel ; sinon cela aurait été réduit à une affaire particulière. Moi, je souhaitais un peu cette vocation universelle même si le terme est sans doute grandiloquent. »

Derrière un crime, il y a une victime

Elle poursuit : « Je désirais aller à la rencontre de l’humanité, à la recherche de l’homme derrière le monstre. C’est une question qui m’a toujours intéressée, taraudée parce que, peut-être, les gens normaux m’intéressent moins. »

Je parle de juste peine et non de peine juste. Parce qu’il n’y a pas de peine juste à la mort d’un enfant...

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