Ils sont âgés de 21 ans, 23 ans et 33 ans. La plus jeune est inconnue de la justice, l’aîné, sous contrôle judiciaire, a été incarcéré jusqu’au 8 février dernier, le troisième a déjà goûté à 2 ans de prison jusqu’en septembre 2015.
Il a fallu le coup de fil d’un détenu du centre de détention de Saint-Mihiel (!), vendredi matin, pour que le trio se rassemble. L’aîné a reçu l’appel, il devait parachuter 2 téléphones portables au-dessus du grillage d’enceinte. « Destinés à qui ? », interroge la présidente du tribunal. « À personne », répond l’intéressé, très peu loquace.
Les deux garçons préparent ensemble les colis et décident de prendre le bus jusqu’à Saint-Mihiel, mais ils le ratent ! La jeune femme se propose alors de véhiculer ses amis avec la voiture de sa mère. « Quand on fait quelque chose, on n’est pas obligé de réfléchir avant ! », déclare-t-elle à la barre.
Repérés par les caméras de vidéosurveillance
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Sur place, pendant que cette dernière reste au volant, les deux compères longent à une allure normale un grillage du centre de détention, le visage dissimulé par une capuche. Il est 9 h 34 lorsqu’ils entrent dans le champ des caméras de vidéosurveillance. Le parachutage est répété à 2 reprises, tandis qu’à l’intérieur de la prison, un individu, identifié, est vu en train de ramasser un objet à terre, remis ensuite à un tiers.
Le véhicule est rapidement contrôlé et perquisitionné. Le trio est interpellé avant d’être placé en garde à vue. « Les faits ne sont pas contestés », indique le représentant du Ministère public, Arnaud Trohel, qui rappelle que le délit de parachutage est punissable d’1 an de prison et de 15 000 € d’amende. Pour les deux hommes, déjà bien connus de la justice, il requiert 3 mois de prison ferme assortis d’un maintien en détention. Pour leur complice chauffeur, 3 mois de prison avec sursis.
« 8 chances sur 10 de se faire prendre »
Pour Me Nadège Dubaux, en défense, le trio a clairement fait preuve « d’inconscience et d’amateurisme », en procédant « en plein jour, à 9 h 30, avec 8 chances sur 10 de se faire prendre ». Mais selon l’avocate, tous trois ne sont pas à mettre dans le même panier. La jeune femme a toujours été « très droite dans ses déclarations ». Le cadet est sorti de prison depuis plus d’un an et a entrepris, justificatifs à l’appui, des démarches de formation. « Il est immature mais il faut prendre en considération ses progrès. En plus, il est devenu père de famille ». La situation de l’aîné, résigné à l’idée de retourner en prison, est plus délicate. Même si l’avocate se dit « convaincue qu’il répondait à une demande, à une pression ».
Face à ces éléments de personnalité, le tribunal a rendu les jugements suivants : 6 mois ferme pour l’aîné avec maintien en détention...
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