Sa cavale avait duré quelques semaines mais pourrait lui coûter plusieurs années: entre 12 et 14 ans de réclusion ont été requis lundi devant les assises du Nord contre le médiatique braqueur Redoine Faïd pour son évasion spectaculaire de la prison de Sequedin (Nord) en 2013.
De trois à sept années ont par ailleurs été requises contre ses quatre complices présumés. Le verdict devrait être rendu mardi.
A l'énoncé de la peine requise, Faïd, 44 ans, qui encourait 30 ans de réclusion, a vigoureusement secoué son crâne rasé en guise de mécontentement, malgré sa minerve placée après l'accident mineur ayant impliqué lundi matin sur l'A21 le fourgon pénitentiaire l'emmenant aux assises.
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Le 13 avril 2013, il s'était évadé en moins d'une demi-heure, prenant quatre surveillants en otages, utilisés ensuite comme boucliers humains, et faisant exploser cinq portes au plastic avant d'être récupéré en voiture par un complice.
"Dans son récit, Redoine Faïd a dit +J'ai bréché la porte+ avec un explosif, mais il a aussi ébréché des personnes, des surveillants qui disent aujourd'hui +On est toujours vivants, mais quelque chose s'est cassé+", a dénoncé l'avocat général, Éric Bedos.
Son réquisitoire intervient au sixième jour d'un procès qui a vu Redoine Faïd assumer son "appel de la liberté", tout en motivant son évasion par le désir de revoir son père mourant et le sentiment d'injustice de devoir être jugé pour un crime qu'il dit n'avoir pas commis.
Il était détenu à Sequedin pour le meurtre de la policière Aurélie Fouquet en 2010, qui lui vaudra 18 ans de réclusion en 2016.
"Si on se déclare innocent dans une procédure, on s'en défend dans les règles et la loi. En tout cas, on ne violente pas des personnels qui ne font que leur travail", a poursuivi Eric Bedos.
'La mort en face'
"C'est vrai que j'ai traumatisé des gardiens, car je les ai pris en otage. Mais mon état d'esprit, c'est que jamais je ne les ai touchés", avait souligné l'accusé au premier jour du procès. Les surveillants avaient en effet admis qu'il avait pris soin de les faire reculer lors des explosions, mais rappelé le traumatisme profond d'avoir "vu la mort en face".
L'avocat général a aussi fustigé la défense de celui qui clame avoir, pour son évasion, profité d'une "opportunité" en récupérant du matériel prévu par un autre détenu: "Quand on connaît sa méticulosité dans les autres faits, on peut difficilement imaginer qu'il puisse aussi peu préparer son évasion."
Le magistrat a également décrit les "souffrances" des témoins directs de sa fuite: "Essayez d'imaginer ce que ça peut être, le fracas de chacune des explosions, un coup de feu rapidement tiré au début de l'évasion dans une pièce fermée, d'être à genoux, les mains jointes, tenus par le col, de sentir l'arme à proximité !"
Enfin, Eric Bedos a longuement détaillé les éléments matériels mettant en cause ses quatre présumés complices...
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