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mardi 7 mars 2017

Une première prison sans barreaux bientôt en République tchèque

C’est un modèle pénitentiaire qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays européens : une prison sans murs et sans barreaux ou, si vous préférez, une prison ouverte.


Un premier établissement du genre devrait être mis en place d’ici la fin de 2017 dans les locaux du centre pénitentiaire de Jiřice, en Bohême centrale.


« Il faut que le prisonnier accepte d’avoir commis le délit, qu’il ne l’oublie pas et qu’il soit enfin prêt à quitter la prison, à être libre. Le travail que je fais n’est pas seulement artistique, mais c’est un travail de réinsertion pour essayer de réintégrer quelqu’un dans une société qui n’en veut plus. J’ai encore beaucoup de contacts avec les détenus avec qui j’ai travaillé (…). Il y en a qui sont morts, il y en a qui ont été assassinés, d’autres ont récidivé.

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Et puis il y en a qui ont trouvé du travail. Je les ai tous aidés. Mais après… Ça marche ou ça ne marche pas. C’est fatal, » confiait au micro de Radio Prague Philippe Talard qui, en 2012, avait fait danser une dizaine de prisonniers tchèques sur la scène du théâtre d’Ostrava. On peut rapprocher l’expérience du danseur et chorégraphe français de celle des initiateurs du projet des prisons ouvertes.

Développé depuis plusieurs années en Allemagne, en Finlande, en Norvège, au Danemark, en Autriche ou en Corse, où il a donné la preuve de son efficacité, ce concept arrive en République tchèque.

Dans les mois à venir, une prison sans barreaux sera aménagée dans les locaux de la prison de Jiřice, non loin de la ville de Nymburk. Elle sera destinée dans un premier temps à trente-deux détenus répartis dans quatre établissements, ainsi qu’à huit personnes chargées de la surveillance, de la formation et du traitement psychologique des prisonniers.

Car l’objectif premier de ces établissements « ouverts », où les détenus circulent librement et ont des contacts plus faciles avec l’extérieur, est de les préparer à la vie après la peine, à leur réinsertion dans la société, comme l’explique Michal Špejra, du ministère de la Justice :

« Un des principaux problèmes du système pénitentiaire tchèque est le taux de récidive qui s’établit à 70%. La prison ouverte semble être une bonne solution à ce phénomène : c’est un milieu sûr, un terrain d’exercice, si je puis dire, pour les détenus, où ils pourront apprendre à être autonomes, à se débrouiller eux-mêmes dans la vie quotidienne. Car nous le savons bien, une longue détention a des effets dévastateurs sur la vie sociale d’un individu. »

L’expérience européenne des prisons sans murs, sans barreaux et sans miradors est positive : les évasions y sont rares tout comme les suicides et le taux de récidive à la sortie est plus faible. Ce modèle est, de par sa nature, axé sur les détenus en fin de peine, comme l’explique le ministre de la Justice Robert Pelikán :

« A la différence des autres programmes qui existent dans le milieu carcéral, ce projet de prison ouverte n’est pas limité en fonction du type de peine. Ce qui est essentiel, c’est que le dispositif soit destiné aux détenus en fin de peine et, finalement, la gravité des crimes commis n’a pas une importance majeure.

Evidemment, la sécurité est le premier critère de la sélection des détenus. Par contre, la durée de la peine sera décisive pour la longueur du séjour dans les établissements ouverts : ce séjour peut aller de six mois pour les peines plus courtes jusqu’à un an pour les prisonniers condamnés pour des délits plus graves. »...

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