Les rapports accablants pour la maison d'arrêt du Val de Marne se succèdent mais rien ne change. L'Observatoire international des prisons (OIP) assigne à nouveau l'État en référé.
Après la contrôleure générale des prisons en novembre, c'est le Comité européen pour la prévention de la torture (émanation du conseil de l'Europe) qui a dénoncé le 7 avril"les mauvaises conditions de détention, associées à la surpopulation et au manque d'activités".
De son côté l'OIP avait obtenu en octobre du juge administratif qu'il ordonne des mesures d'urgence contre la prolifération d'animaux nuisibles, mais depuis on ne sait pas ce qui a été fait : l'administration pénitentiaire n'a répondu ni à l'OIP, ni à France Inter.
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En cause, de nombreux problèmes dans ce bâtiment construit à la fin du XIXe siècle. C'est notamment l'une des maisons d'arrêt les plus grandes et les plus surpeuplées de France (193,1 % de taux d'occupation au 1er mars 2017).
Les conditions de détention sont catastrophiques à cause de la vétusté mais aussi d'une "situation sanitaire désastreuse", "d'un contexte de tensions et de violence particulièrement alarmant" et de "l'insuffisance criante des activités proposées aux personnes détenues", selon le référé liberté déposé lundi par l'OIP.
Témoignage d'un ancien détenu : "Vous marchez sur les rats pour aller en promenade"
Le hasard veut que ce jeune homme travaille aujourd'hui comme dératiseur, même si ce n'est pas la prison qui lui en a donné l'idée. Mais quand on lui demande ce qui l'a marqué pendant ses quelques mois à Fresnes, c'est image et l'odeur des rats qui lui reviennent.
Partout, on voit des rats... Il y a des crottes de rats, des rats morts partout. Vous marchez sur des rats pour aller en promenade. Quand on fait du sport en promenade, il y a un ami à moi, un rat a voulu rentrer dans sa veste. Quand la famille vient nous voir, il y a des rats au parloirs. Ils avaient mis des pièges pour les rats, mais à part ça, y a rien.
On les entend galoper la nuit, mais heureusement les rats ne peuvent pas passer sous les portes des cellules. Les rongeurs amènent des puces, et des maladies : deux cas de leptospirose l'année dernière parmi les détenus.
Pourquoi la dératisation ne fonctionne-t-elle pas ? Notre ancien détenu, qui est dans le métier, a son idée : pour lui, l'administration n'a pas mis les moyens. De son côté, cette dernière rejette souvent la responsabilité sur les détenus qui jettent les ordures dans les cours. Réponse de l'ancien détenu :
Les détenus jettent leurs déchets parce que les poubelles sont ramassées une fois dans la semaine, une fois ou deux dans la semaine mais c'est tout. Donc ça sent très mauvais dans la cellule. On est trois dedans (NDLR: normalement, elles sont prévues pour deux), les toilettes sont trop petites. J'assume ce que j'ai fait, mais on ne peut pas nous traiter de cette façon. C'est pas possible.
L'Observatoire international des prisons demande aussi des mesures d'urgence...
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Lorsque j'ai commencé à Fresnes au siècle dernier, la surpopulation était encore pire. Je travaillais en première division, sud. 4 étages de 51 cellules, soit suivant la réglementation qui prévoit l'enfermement individuel, un détenu par cellule. L'occupation de la première division sud était d'un peu plus de 200 détenus théorique. Il m'était arrivé de travailler au 3ème sud avec, record, 025 détenus à mon étage, seul pour m'en occupé. Là, on ne parle pas d'un taux de 190 % d'occupation, mais de 400 %.
RépondreSupprimerJe ne connais pas Fresnes mais en principe les poubelles sont ramassées tous les jours sauf les DJF. Les caillebotis sont une solution efficace mais ces mêmes organisations droits-de-l'hommiste grassement subventionnées trouvent cela inhumain !
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