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mercredi 7 février 2018

Prison, des pistes pour endiguer la surpopulation

La Contrôleuse des prisons s’alarme, mercredi 7 février, des effets de la suroccupation carcérale dans un rapport rendu public aujourd’hui. Et plaide en faveur d’un mécanisme de régulation carcérale.

Prison, des pistes pour endiguer la surpopulation

Après le violent blocage des prisons mi-janvier et l’annonce d’un plan pénitentiaire par l’Élysée prévue fin février, Adeline Hazan a décidé de faire entendre sa voix.


La contrôleuse des lieux de privation de liberté (CGLPL) dénonce, dans un rapport à paraître aujourd’hui, les méfaits de la surpopulation carcérale. Rappelant la déflation à l’œuvre en la matière chez nos voisins européens, elle appelle l’exécutif à mener « une politique ambitieuse », en s’inspirant notamment des expériences internationales.

Une surpopulation « aux effets dramatiques »

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Dressant un état des lieux aussi précis que saisissant des prisons françaises, elle rappelle qu’il manque actuellement 10 000 places derrière les barreaux (68 974 détenus pour 59 765 places au 1er janvier 2018). Les détenus s’entassent à deux, voire trois, dans des cellules de 12 m², notamment dans les maisons d’arrêt d’Ile-de-France, du Sud est et d’Outre-mer. Les courriers adressés à l’autorité indépendance laissent, pour certains, sans voix (« On vient de m’enlever la table sur laquelle on pouvait à peine manger à deux afin de pouvoir entasser une troisième personne » dans la cellule, « Je dors au sol à moins d’un mètre d’une poubelle », etc.).

Conséquence de cette promiscuité : l’intimité n’existe plus, les promenades sont diminuées de moitié (une par jour, au lieu de deux), l’accès aux soins se détériore, le maintien des liens familiaux se dégrade (du fait de l’espacement des parloirs). L’accompagnement social des détenus s’en ressent – augmentant d’autant à la sortie le risque de récidive. Les relations entre détenus et personnels en pâtissent elles aussi. En témoigne l’embrasement de ces dernières semaines…

Ne pas construire plus, incarcérer moins

Forte de cet alarmant constat, Adeline Hazan estime qu’il faut « combiner des mesures ponctuelles (comme l’amnistie) et des mesures de long terme ». Il faut selon elle en finir avec « l’utilisation excessive de l’emprisonnement » et « interroger le sens des courtes peines ». Quid de la construction de nouvelles places de prison ? Une « fuite en avant », fustige l’intéressée. Les nouveaux bâtiments sortant de terre ne doivent faire que remplacer ceux trop vétustes pour être rénovés.

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Eric Tino brise le silence...

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