Enquête. Cédric Kulufa, le détenu qui s’est évadé de l’hôpital d’Elbeuf jeudi 26 avril 2018, a été appréhendé par la police vendredi 27 avril à Tourville-la-Rivière. L’homme a un lourd passé judiciaire.
C’est un policier en repos du commissariat d’Elbeuf qui l’a reconnu vendredi matin non loin du centre commercial de Tourville-la-Rivière.
Il a prévenu ses collègues de service qui l’ont interpellé sans problème. Cédric Kulufa, 37 ans, était signalé évadé du centre hospitalier des Feugrais à Elbeuf depuis la veille (lire nos éditions du 27 avril). Alors qu’on lui prodiguait des soins dans sa chambre d’hôpital carcérale, il a bousculé infirmiers et policiers et pris la fuite. Il avait été hospitalisé mercredi après s’être blessé à la tête dans sa cellule du centre pénitentiaire de Val-de-Reuil.
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Le 14 avril, il avait déjà tenté de s’évader du centre de détention des Vignettes à Val-de-Reuil. Il avait escaladé le grillage d’une cour de promenade. Après des recherches, il avait été retrouvé au niveau des parloirs, proche des familles en attente pour sortir. Selon le syndicat pénitentiaire des surveillant(e)s (SPS), le détenu aurait voulu régler ses comptes avec une femme présente au parloir, qui aurait fait une crise d’épilepsie en le voyant (lire nos éditions du 17 avril).
Condamné pour viol et vol par escalade
Cédric Kulufa a un gros passé judiciaire : il a été condamné en 2013 à 13 ans de réclusion criminelle pour un viol commis sur une septuagénaire.
Le 28 août 2011, raconte le journal Le Parisien, il avait escaladé l’échafaudage d’un immeuble situé dans le premier arrondissement de Paris. Parvenu au quatrième étage, il s’était introduit dans l’appartement d’une femme âgée de 70 ans à l’époque. Il avait dérobé sa carte bancaire et une bague. Il l’avait également violée à plusieurs reprises, avant de s’endormir dans son lit.
C’est là qu’il avait été retrouvé et interpellé par la police, prévenue par des passants chez qui la victime avait trouvé refuge. À l’époque, il venait de purger une peine de deux ans de prison pour un vol à main armée. Il avait également déjà été interpellé une cinquantaine de fois par la police pour des délits (vol, recel, violences...).
Il attaque une surveillante
Ses ennuis judiciaires ne se sont pas arrêtés là pour autant. Le 21 juillet 2016, détenu à la maison d’arrêt de Liancourt (Oise), il avait demandé un entretien à une surveillante. Il lui avait alors expliqué subir des pressions. Il demandait à être mis à l’isolement, comme au mois de juin précédent, ou être transféré dans un autre centre de détention, celui de Melun (Seine-et-Marne). Il est persuadé d’être visé par une machination.
À la fin de l’entretien, la surveillante lui annonce qu’elle ne pourra donner satisfaction à sa demande. Cédric Kulufa se jette alors sur elle, une fourchette et une lame de rasoirs à la main. Deux lames qui ont fini sous la gorge de la surveillante.
Celle-ci, en se débattant, est parvenue à ouvrir la porte du bureau et à appeler à l’aide. Le détenu est finalement maîtrisé par une autre surveillante et deux codétenus.
« On a frôlé la prise d’otage » relevait à l’époque le ministère public, cité par le Courrier Picard, devant le tribunal correctionnel de Beauvais qui le jugeait pour ces faits fin juillet 2016.
Citant l’expertise psychologique, le magistrat du parquet avait relevé « l’incapacité du prévenu à contenir sa frustration » et sa dangerosité. « Je ne voulais pas lui faire de mal. On me veut du mal, j’ai tellement peur » avait expliqué Cédric Kulufa. Après ce procès il devait être transféré à Melun. Avant son transfert à Val-de-Reuil, il était détenu à Fresnes. Après son interpellation hier, il a été placé en garde à vue au SRPJ de Rouen.
Paris Normandie
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