La cour d’appel de Rennes a rendu, début mars, une décision autorisant une liberté conditionnelle suivie d’une expulsion vers l’Algérie pour le mentor présumé des frères Kouachi, détenu près de Rennes.
Le magistrat a précisé qu’il avait contacté le préfet et que rien ne s’opposait à l’expulsion de Djamel Beghal vers l’Algérie. En juillet 2017, le juge d’application des peines avait refusé de prendre cette décision en invoquant « un risque de réitération d’actes illicites ».
10 ans pour un projet d’attentat
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Le mentor présumé des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly est écroué à la prison de Vezin, près de Rennes, depuis 2014. Mais le périple judiciaire de ce Franco-Algérien commence bien plus tôt.
En 2005, à son retour d’Afghanistan, Beghal avait été condamné à 10 ans pour avoir projeté un attentat à l’ambassade américaine de Paris.
Résidence surveillée dans le Cantal
Les autorités françaises, qui l’ont déchu de la nationalité française en 2006, ont voulu, un an plus tard, l’expulser en Algérie. Mais la décision avait été annulée en raison des risques de tortures.C’est à cette époque que cet ancien d’Afghanistan, où il aurait côtoyé des responsables d’Al Qaïda, est placé en résidence surveillée dans le Cantal. Il y recevra Coulibaly, rencontré en prison, et Chérif Kouachi, un des assassins de Charlie Hebdo.
Régime d’isolement
Quelques mois plus tard, l’Algérien est interpellé. Il est condamné en 2013 à une nouvelle peine de 10 ans de prison pour association de malfaiteurs.
Il est soupçonné de préparer l’évasion d’un ancien du GIA, Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné à la perpétuité en France. « Mais les juges n’ont pas réussi à démontrer le caractère terroriste, note Me Sami Khankan, l’avocat nantais de l’islamiste. Cela ne l’a pas empêché d’être soumis à un régime d’isolement drastique. »
La dernière comparution de Beghal en correctionnelle a lieu à Rennes en septembre 2015. Le 9 janvier 2015, deux jours après les attentats de Charlie Hebdo et de l’hypercacher, un boîtier de téléphone est retrouvé dans sa cellule. Le détenu a-t-il communiqué avec les auteurs des attentats ?
Pas encore de laissez-passer
À l’audience, il prétend avoir appelé en Algérie pour prendre des nouvelles de ses proches malades. Il écope de quatre mois de prison supplémentaires.
Le parcours judiciaire de cet homme de 52 ans pourrait donc se terminer en août prochain, date à laquelle il est libérable. Il semble ne plus craindre une expulsion vers Alger.
Mais les autorités algériennes n’ont pas encore délivré de laissez-passer...
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