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mercredi 18 avril 2018

Surveillant de prison agressé à Condé sur Sarthe : trois ans de prison pour le détenu

Trois ans de prison supplémentaires : condamnation mardi 17 avril 2018, du tribunal correctionnel d'Alençon (Orne) envers O.K., un détenu âgé de 36 ans, incarcéré au centre pénitentiaire de Condé sur Sarthe. 


Il avait agressé un surveillant à coups de stylo dans la gorge et lui avait fracturé la mâchoire.



Le 7 février 2018 vers 11 h 10, un groupe de quatre surveillant distribue les plateaux-repas aux détenus incarcérés au quartier disciplinaire du centre pénitentiaire de Condé sur Sarthe, près d'Alençon (Orne). Dans la cellule n°1, O.K. refuse son plateau parce qu'il pense que les surveillants empoisonnent sa nourriture.

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Un surveillant lui apporte alors sa commande de cigarettes et attend que Koumba signe un reçu. C'est alors qu'avec un stylo, le détenu donne plusieurs coups à la gorge de ce surveillant, et lui fracture la mandibule gauche de la mâchoire. Le surveillant s'est vu prescrire 45 jours d'arrêt. Il voulait me crever, c'est ce que j'ai vu dans ses yeux, explique-t-il. Il est resté traumatisé, même s'il a récemment repris son travail .

L'explication du détenu est bien sûr différente : lui explique que le surveillant l'a provoqué, lui a donné un coup de pied dans le dos, l'a " boulé " à terre, expliquant c'est plus facile pour eux de dire que j'ai fait ça...  La vidéo de l'incident a été visionnée durant le procès, mais intimité des détenus oblige, on n'y voit pas ce qui se passe dans la cellule.

5 ans requis

Une vingtaine de collègues du surveillant sont venus le soutenir à l'audience du tribunal correctionnel, de même que le directeur de la prison. Le procureur de la République a requis 5 ans de détention à l'encontre du détenu, incarcéré depuis 2004 ; initialement pour 3 ans, mais sa peine a été rallongée, tant il a multiplié les incidents en prison : initialement libérable en octobre 2018, il ne sortira finalement pas de prison avant janvier 2022.

Un échec de la justice

Pour son avocat, Maître Olivier Arnod, du barreau de Seine Saint Denis, c'est un échec de la justice.

Par visioconférence, deux détenus ont témoigné à charge contre le surveillant. Mais l'un n'était pas au quartier disciplinaire le jour des faits, et l'autre était à l'autre extrémité de la coursive. Il n'a rien vu, seulement entendu des cris. En revanche, les témoignages de tous les surveillants coïncident avec les déclarations de leur collègue agressé. Pour Maître Hélène Thieulart, avocate du surveillant, l'important pour la reconstruction de celui-ci, c'est que le détenu ait été reconnu coupable.

Le détenu, outre sa condamnation à trois ans de prison, devra en outre verser 7 700 euros de dédommagement au surveillant.

Tendance Ouest



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